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La ville est endormie

 - Tu es passé du militantisme post-soixante-huitard à la scène rock new-yorkaise ?
- Je suis passé du mensonge à l'image, c'est à dire du politique au poétique...
- Tu parles de poésie ?
- De souffrance, c'est la même chose
- Quelle souffrance ?
- La souffrance perdue, celle qui nous manque, aimer et ne pas être aimé, le sexe a enterré l'amour...
- Il y a encore des gens qui s'aiment ?
- Quelques uns peut être, sur combien de milliard d'individus qui ne pensent qu'à baiser, moi le premier. Pour moi, l'amour est un souvenir lointain, notre royaume disparu. Paradoxalement, c'est dans le manque que je vois le sublime de notre époque. Le reste..
- Le reste ?
- De la merde.

Ce texte est extrait d'un roman assez désenchanté, écrit par Daniel Rondeau, « Dans la marche du temps » en 2004.

Daniel Rondeau, c'est cet intellectuel de gauche, engagé, de plus de soixante ans, qui a interviewé Johnny Halliday pour le JDD en 2009, mais c'est aussi notre ambassadeur à Malte, nommé par Bernard Kouchner qui l'a également décoré, en 2008.
Étonnant, ce parcours, pour ce lorrain, qui a travaillé en usine par militantisme d'extrême gauche..plus étonnant encore, est de le retrouver en Libye, avec Guaino, qui ne fait pas franchement trotskiste, en cette fin d'année, comme le révèle les Inrocks cette semaine, invités tous deux chez l'ambassadeur de France.
Je ne sais pas pourquoi, mais cet écrivain me fait penser au film de Robert Guediguian « La ville s'est endormie », l'un des films les plus sombres du cinéaste, avec un personnage très gauche caviar converti au cynisme et au pouvoir, ce jeu de masques, où au moins, on sauve un niveau de vie, à défaut de sauver le monde....car finir Ambassadeur et partager la table avec des gens assez éloignés de son idéologie de départ, c'est toujours mieux que de finir en HLM au fin fond de la Marne, même si on est revenu de tout, à moins que, tout cela n'ait été que de la fiction..ou pardon, une forme très personelle de son engagement....de quoi inspirer à Guaino de beaux discours pour Sarko et les prochaines présidentielles.

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