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Propos de civilisation

A l’heure où dans le monde quelques intellectuels et certains partis politiques parlent volontiers d’une faillite et d’un « Crépuscule de l’Occident », l’Exposition Coloniale Internationale de Vincennes (1931), vient très opportunément affirmer que les grandes nations européennes et les Etats Unis ne sont aucunement disposées  à renoncer à la mission civilisatrice qu’elles ont assumée.

Le sens réel de cette manifestation est un acte de foi dans l’avenir de la race blanche, que d’aucuns prétendent trop vieillie pour être capable de poursuivre de nouveaux efforts et de pouvoir résister même aux attaques dont elle est menacée….

Au-dessus des devoirs et des intérêts particuliers à chaque puissance coloniale, il est en effet un devoir et un intérêt commun, celui d’apporter à des peuples moins évolués le bénéfice que tout le savoir de l’occident a pu accumuler depuis des siècles. Au nom de quels principes voudrait-on arrêter nos médecins et nos ingénieurs ?...

Et pourquoi avons-nous occupé les immenses contrées ainsi reconnues ? Ce fut pour affranchir les populations qui les peuplaient et non pour les asservir. Rien ne définit mieux le but de notre intervention  que ce nom de villages de liberté (en italique dans le texte original) donné par Faidherbe à ces postes qu’il fonda pour le Sénégal pour recueillir les esclaves qui s’échappaient comme des bêtes traquées de régions occupées par El Hadj Omar. Jamais officiers et soldats ne firent mieux que ceux de notre armée la guerre à la guerre. La meilleure preuve de cette libération qu’ils apportèrent au continent africain, c’est cette armée noire où vinrent s’engager volontairement tant d’hommes qui avaient vu leurs champs ravagés, leurs pauvres cases brulées, leurs femmes enlevées par les sinistres tyrans de leur propre race….etc..

Extrait d’un texte de Pierre Deloncle*, publié le 23 mai 1931, par l’Illustration, dans un numéro spécial consacré à l’ouverture de l’Exposition Coloniale de Vincennes.

* Pierre Deloncle (1886-1955), élève de l’Ecole des Chartes, archiviste paléographe, spécialiste des Colonies, conférencier, écrivain, proche de Lyautey. A l'époque, cela choquait surtout certains hommes de gauche. D'ailleurs, l'exposition suivante, en 1937 au Trocadéro, fut une exposition internationale, mettant moins en avant les colonies. La gauche et le Front Populaire lutteront contre le mode de pensée colonialiste...mais en 1939, la droite reprochera à cette même gauche, d'être responsable du déclin de la France....ensuite, il y aura Pétain et la Collaboration....le retour d'une droite dure.

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