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Le passé - le film

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La bonne presse française est tellement enthousiaste, qu’en cette journée brumeuse, froide et pluvieuse de Toussaint, pardon de lundi de Pentecôte, il y avait beaucoup de monde pour voir ce film « fouillé », « généreux », « plein d’amour », « captivant comme un thriller »…

Pourtant, j’en avais plus que marre et j’avais hâte d’arriver au bout des deux heures et quelques … Quand je pense à tout ce qui a été dit par cette presse bien pensante (Télérama, Nouvel Obs, Inrocks, Elle, Première, etc…) sur Gatsby, qui est quand même du vrai cinéma, avec sa part de délire et d'excès, mais que nos critiques de gauche trouvent trop bling bling, et sur les étoiles délivrées à ce film franco iranien qui ne brille pas par sa réalisation, très série télévisée… je crois que bientôt, on pourra remettre la Palme d’or à « Plus belle la vie ». Certes, « Le passé » n’est pas bling bling, c’est du cinéma de proximité, du quotidien de chez quotidien, avec des vrais problèmes de couple et de gosses de vrais gens, des  eugueulades, des crises, des sentiments tiraillés dans leurs contradictions, le passé dont on ne peut pas faire le deuil.... et puis, cela se passe surtout à Sevran, dans le 9-3, avec le RER, des outils et les affaires de l'ex dans la remise, des fuites d'eau, dans un petit pavillon de banlieue, avec des adultes qui font des boulots pas très intello, dans un pressing, ou au comptoir dans une pharmacie….pas des bourgeois, mais des français moyens, d’origines diverses, avec une famille en recomposition, mixant un iranien (excellent acteur par ailleurs), des maghrébins, une jolie Bérénice Béjo qui a du mal à gérer ses anciens maris, ses enfants, son nouvel amant…

Plusieurs critiques disent que c’est monté comme un thriller….on se demande depuis combien de temps ils n’ont pas vu un thriller, ces critiques…certes, le scénario insiste bien lourdement sur le fait que la vérité est toujours difficile à cerner…pas de quoi en faire une montagne…

Moi, je serai américain, indien, ou asiatique, je ne viendrai plus à Cannes….je laisserai les français faire leur petite tambouille avec des films bien ras la moquette, un peu dépressifs et bien tordus…des films qui refletent bien ce qu'est la France, un petit pays, avec un regard tout petit sur le monde, dont le cinéma ressemble de plus en plus à sa télé réalité....comme disait les Cahiers du Cinéma le mois dernier, à quand un peu de hauteur et de rêve….

 

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