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La fille du 14 juillet - Le film


La Fille du 14 Juillet Bande-annonce

 
 

Pris au 1er degré, c’est un film foutraque sans grand intérêt, car on se moque assez vite de cette poursuite sentimentale entre Truquette et Hector, qui nous fait traverser l’hexagone, par les petites routes et les petits troquets avant de se perdre au fin fond d’un scénario aussi clean qu’un paquet de fripes usagées à l’étal dans une braderie … certes, on peut considérer selon sa culture cinématographique et selon ses lectures, que c’est un remake de « WE » de Godard, des «Valseuses» ou du cinéma de Rozier…moi, je n’en ferai pas autant d’éloges, si ce n’est qu’au second degré, je trouve que c’est un portrait de notre pays qui n’est pas aussi complaisant et aussi niais qu’il en a l’air.

Dès le début le ton est donné :  au défilé du 14 juillet à Paris, Peretjatko, le jeune réalisateur de 39 ans,  mélange les images de Sarkozy et de Hollande, comme ci, au fond, cet amateur de Guy Debord (il y a un clin d’œil dans le film), voulait nous faire savoir que, peu importe le larron qui fait le pantin dans sa tribune, la France, héritière de la Révolution et de la guillotine, reste un pays de fous furieux totalement indomptables, indirigeable, qui marche complètement à côté de ses  pompes…
C’est la crise, le film le rappelle au début pour ceux qui auraient oublié,  la France semble paumée, et ne semble plus avoir que le cul, le drague et le rosé à deux balles pour oublier sa condition….il y a bien un faux docteur, qui semble être un sosie de Jospin, mais les faux docteurs, malgré leur culture, leurs vieux 33 tours de jazz,  leurs théories plus ou  moins fumeuses, posent de mauvais diagnostics et donnent des mauvais traitements…et finissent par  tuer leurs patients…de toute manière il s’en fout, le faux docteur Placenta, il fuira avec une cocotte, une famille surement un peu trop traditionnelle et chiante, à son goût…et hop…quant aux quadras du film, complètement déjantés, obsédés par leur capacité de séduction, ayant des lettres, comparant Racine à Corneille, mais, sans le sou, ils apprennent, par hasard, en  route vers la mer, que les vacances sont raccourcies de un mois…l’armée est dans Paris, Sarkozy semble revenu au pouvoir,  il faut remettre tout le monde au boulot…on dirait « Milou en mai », version jeunesse en berne, qui fuit, à moitié à poil, un vieux réac avec son fusil, qui veut les renvoyer bosser….elle cherche sa voie, elle déambule, elle traine sa vie,  cette bande de fauchés, et  veut échanger un bijou de pacotille dans une  casse,  contre une bagnole pour continuer sa route…il y a pour moi, du Tati dans ce film de dingue, qui voit dans la France, fille de 68, qui rêve toujours du grand soir, toujours le même refus  de la modernité (le libéralisme)…ça fout la trouille…

On quitte le cinéma,  en se disant qu’on est pas sorti de cette auberge espagnole…une France qui sacrifie sa jeunesse,  en faisant, par exemple,  de  la  théorie du genre, une priorité pour changer une école si malade, cette école, qui réclamerait bien autre chose comme réforme, qu’un délire de militants antisexistes…

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