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Visite de nuit

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Lever de très bonne heure ce matin pour se retrouver à 4H30 à la Halle de Boulogne sur mer, pour une visite organisée par le Syndicat d’Initiative, chaque semaine tout l’été. 
Il fait encore nuit quand je traverse la zone portuaire quasi déserte, alors que le thermomètre affiche 16°.
Première étape de la visite du 1er port français de pêche, qui réunit une vingtaine de lève-tôt, le quai de débarquement, pratiquement vide. Il faut dire qu’on est au mois d’août, qu’il n’a pas fait beau hier dans la région pour des artisans pêcheurs qui choisissent leurs jours en fonction de la météo (ils sortent en général une à deux fois une trentaine d’heures dans la semaine). Bon, on imagine…
Seconde étape : la halle froide, où les caisses font l’objet de contrôle, d’analyses et sont exposées pour les acheteurs potentiels. Vu le nombre de bateaux sortis, il y a très peu de caisses…
Vers 5 heures, on se presse derrière les vitres de la criée pour assister à la vente…A 5h10, c’est plié…la guide n’a même pas eu le temps de faire son commentaire…Il s’est échangé moins 2 à 3 tonnes...un calcul assez malin à mon avis, faisant prendre en compte le port voisin d’Etaples et quelques autres astuces permettent de justifier des 36 100 tonnes évaluées annuellement, plaçant Boulogne tout juste devant les ports bretons (si on additionne Lorient, Quimper, Le Croisic, Le Guilvinec, etc...la pêche artisanale bretonne est largement en tête).
La guide ajoute également que pour la pêche industrielle, on emmène maintenant les équipages en car vers les ports scandinaves pour éviter de faire faire de trop grandes distances aux chalutiers. Le poisson est ensuite acheminé par camion vers la France.
Certes, dans la zone, on travaille 300 000 tonnes de poisson provenant de toute l’Europe pour les transformer en produits alimentaires ou de beauté. C'est cela qu'il faudarit faire visiter, mettre en avant,le Pôle Mer Européen...
Bon, ben voilà, c’est fini…on peut aller prendre un café à l’unique troquet typique du coin, assez désert lui aussi…
Rien de grandiose, rien même de très évocateur…je me souviens, il y a quinze ans, il se pêchait ici 100 000 tonnes par an et ça grouillait de partout…mondialisation, crise, quotas, écologie, économies de carburants, progrès techniques en matière de matériel et de technique de pêche font qu’il n’y a pratiquement plus rien à voir…on dira que c’est dématérialisé, voire virtuel….ou que le changement est en marche.

Ce qui est dramatique dans cette histoire, c'est qu'une Chambre de Commerce, avec l'aval d'un Syndicat d'Initiative (et des politiques), persiste à vouloir faire croire que le port est toujours le grand port, en passant à côté de ce qui devrait être mis en avant :

- les transformations de saumons congelés venus du Grand Nord par camion, destinées à faire du sushi dans les chaînes de supermarché qui veulent répondre aux nouvelles demandes des consommateurs, en faisant croire grâce à du personnel asiatique recruté en magasin, que Carrefour réalise en local  des sushis comme au Japon...

- le travail sur les produits traiteur,

- les extractions de collagène marin et de produits issus de la mer destinés à la pharmacie

- la production de farines animales, de produits alimentaires pour animaux conçus à partir de poisson et résidus de poisson, etc...

Nos politiques auraient-ils peur de la vérité ? Peut être parce que c'est pas très bio tout ça (comme on dit cheu nous)...

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Seuls les peuples décadents ont peur de la vérité (Jaurès).

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