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Grand Central - le film

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Rares sont les films qui évoquent le travail….et particulièrement, les sous traitants, ces milliers de travailleurs, sans réelles compétences au départ, ces exclus sans diplôme, qui flirtent avec le danger, pour un salaire plus que moyen, sans représentation syndicale et donc, qu’on n’oublie quand on évoque la pénibilité « nous on est les galériens, pas les aristos d’EDF, on ne paie pas le courant moins cher et on n’a pas la garantie de l’emploi » comme dit le chef de quart, merveilleusement interprété par un Olivier Gourmet toujours aussi poignant dans ce genre de rôle.

Ceux du film font des opérations de maintenance, d’entretien, de décontamination pendant les arrêts de tranche des centrales nucléaires. Bien sûr, il y a les normes, les procédures, le dosimètre, les alarmes…mais quand un collègue étouffe sous sa combinaison, l’opérateur, interprété par un Tahar Rahim (qui joue juste, avec autant de détermination que dans  le Prophète), ne pense pas aux consignes, oublie de mettre ses gants dans l’urgence, pour dégager la fermeture éclair de son compagnon d’équipe, et se prend une dose… tout comme une femme irradiée par accident pour une porte restée ouverte, et à qui, on doit raser la tête, avec la mort prématurée en prime. L’exploitant n’est pas responsable dans la loi française de ce genre de problème, les risques sont externalisées, comme on dit aujourd’hui. Ces gens, estimés à 30 000 d’après le dossier de presse, vivent dans des caravanes autour des usines EDF, comme une grande famille. Car, même si pour des raisons de sécurité, le film a été tourné en Autriche dans une centrale qui n’a jamais été exploitée, Grand Central a des airs de documentaire. Construit à partir d’un roman « La centrale » et de témoignages d’ouvriers du nucléaire, le film avance doucement dans une atmosphère aseptisée, où l’ennemi est invisible, avec des hommes solidaires par obligation, face au danger, avec une analogie, un peu tordue de mon point de vue, autour d’une passion amoureuse. Pourtant, c'est cette passion que ce bobeauf de De Caunes a retenu dans son grand Journal pour faire la promo du film; il faut avouer que la bande annonce évoque davantage la relation torride des jeunes acteurs que la surchauffe des réacteurs...les spectateurs en seront pour leur pognon, car on ne voit ni l'un ni l'autre dans le film.

A part cela, peu de choses à dire sur la réalisation, assez conventionnelle. Bref, c’est un film d’époque, dont le premier mérite est de nous faire entrevoir ce monde qu’on n’a pas trop envie de voir...par culpabilité, peut être...

 

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