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Nymphomaniac - Le film de Lars Von Trier

 

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Pour moi, Nymphomaniac est sublime….mais attention, si vous lisez la plupart des critiques, on vous dira l’inverse, voire que c’est THE porno de Lars Von Trier…n’importe quoi, les pauvres gens qui sont tout excités de voir une nana se caresser...car je crains que la culture latine, fortement emprunte de catholicisme, empêche de saisir l’hyper sensibilité de l’auteur danois, qui ne ménage pas, depuis ses débuts au cinéma, les religions, quelles qu’elles soient. En effet, le film traite d’une « mauvaise personne » qui ne pourrait aimer au sens classique du terme, et qui serait addicte au sexe pour calmer ses désirs insatiables. En France, où la population reste toujours en quête de la « belle personne » et où le pape François séduirait une large majorité parce qu’il plaide pour la pauvreté, on a du mal à accepter les thèses dérangeantes antisioniste de surcroit (horreur, cachez donc ce "Dieudonné") , de  Lars V. T., qui adore prendre le spectateur à contrepied.  Et pourtant, si l’amour tel qu’on nous l’a toujours présenté, était d’une cruauté infinie et les bons sentiments pas si gratuits que cela ? Une scène particulièrement insoutenable de mon point de vue, montre une femme trompée faire une scène hystérique et d’une violence inouïe, prenant ses enfants à témoin, sous prétexte qu’elle pense avoir découvert la trainée qui veut enlever son mari…c’est beau le pouvoir de possession…l’héroïne ne serait donc qu’une garce, incapable de ressentir des sentiments ?  Et pourtant, elle révèle toute sa sensibilité lors de la mort de son père, sorte de double de la scène décrite préalablement, dans un tête à tête à l’hôpital qui rappelle un peu Breaking the Waves, le film qui fit connaitre l’auteur. Le final de la première partie (la seconde sort sur nos écrans fin janvier) est d’une extraordinaire beauté, montée en split screen, associant plans d’amour physique de la très sensuelle Stacy Martin (un mannequin découvert par le réalisateur, embarquée dans l’aventure et interprétant le rôle de Charlotte Gainsbourg jeune) avec ses meilleurs amants et leçon d’orgue, le tout sur le magnifique prélude chorale en F mineur de JS Bach, allusion probable au Solaris de Tarkovski, les allusions à des cinéastes comme Bergman (le dialogue dans la maison austère avec une sorte de pasteur des âmes), Godard (les inserts de texte) ne manquant pas, chez cet auteur qui possède une solide culture cinématographique.

Certes, tout n’est pas réussi, comme ses démonstrations (trop) didactiques sur la suite mathématique de Fibonnacci et certaines analogies, genre la drague et la pêche,  un peu lourd et facile…mais bon, on dira que c’est de l’humour danois, qui rappelons le, n’a pas tout à fait le même rapport au corps que chez nous (on ne s’invite pas au sauna à poil pour faire connaissance, dans nos contrées). Enfin, moi, j’attends la suite avec impatience.

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