Place de la République à Paris devenue piétonne depuis 8 mois...symbole du Paris - Hidalgo à venir...

Ah ces journalistes qui simplifient tout…tenez, prenez les bobos, une expression qu’on avait un peu oublié et qui fait reparler d’elle…le Figaro y consacre un assez long article, non dénué d’arrières pensées,  l’affublant de tous les stéréotypes du genre : éducation supérieure, antiracisme, égalité des sexes, féminisme, etc…c’est amusant, parce que j’avais lu le livre de l’américain David Brooks qui a vulgarisé le terme au début des années 2000, le bobo de l’époque était surtout new âge, bohème, libre, autonome, recherchant un regroupement tribal avec ses semblables…j’ai un peu le sentiment que le costume évolue avec les circonstances. Enfin, peu importe…aujourd’hui, pour un journaliste, un bobo est obligatoirement de gauche…pourtant, si je compare les deux suppléments WE que sont Le Figaro Magazine et Next de Libération, j’ai un peu l’impression que les lifestyle, pour parler comme un « bobo » sont assez peu éloignés : même goût pour la mode, les voyages, le fooding, les arts, à peu près mêmes lectures, mêmes films vus, mêmes équipements numériques, même attrait pour les restaurants branchés …on va me dire, rien à voir, le bobo n’est pas raciste, il ne manifeste pas lui, contre le mariage gay… d’abord, pas si sûr, on peut être un catho ou un musulman de gauche, attaché à la famille… ensuite, cela me semble un peu rapide de cataloguer à tous prix dans des camps opposés, des gens qui sont issus de catégories socio professionnelles proches, qui sont plutôt citadins de grande ville et qui demeurent très mobiles sur le plan électoral…non, les grandes différences et il y en a dans la société française, elles se font surtout par le revenu, le travail, la catégorie socio professionnelle justement….et là, les écarts se creusent dangereusement à mon avis, car on ne vit pas de la même manière avec 3 000 € par mois minimum qu’avec 1500 € maximum, les aspirations n’étant plus du tout les mêmes, les angoisses ne se situant pas au même endroit, avec des loisirs occupés bien différemment et un rapport au politique qui est tout à fait autre: on cherche un protecteur, un porte parole de sa condition, un représentant qui vous comprend et qui ne vous méprise pas (en apparence)…Marine fait souvent l’affaire, mais cela peut être aussi un Sarkozy les jours où il penche vers Buisson, Hollande ou Mélenchon quand ils s’en prennent à la finance ou tout simplement un type comme le ministre socialiste actuel des Transports, qui règne sur sa ville comme un patriarche, s’occupant de tout, contrôlant tout, un pacha beau parleur, rempli d’énergie, à l'imposant carnet d'adresse, jouant la proximité à grand renfort de 1664 pression, ce qui semble être la recette des néo démocrates de droite comme de gauche, tout aussi peu efficaces sur le plan économique….et ça, ça m’inquiète beaucoup plus que les bobos et leurs timides revendications d’égalité …car les beaux orateurs qui séduisent à grand coup d’arguments populistes en tirant les foules vers le bas, en les arrosant de formidables, ils grimpent, ils grimpent et tuent l’avenir du pays.