La division…voilà bien un mot qui fait peur à beaucoup de nos politiques, qui pensent toujours que l’an 2000 est dans dix ans…
Dans le cours de Sciences Po en ligne sur la mondialisation, le prof dit avec humour, mais non sans crainte, que l’on pourrait bien passer de moins de 200 Etats à 7 milliards d’Etats, chacun devenant une entité à lui tout seul…nous sommes en effet en train de passer d’un monde vertical, où des citoyens déléguaient à leurs gouvernants une mission, qui consistait surtout à les protéger et à leur donner un cap, à un monde morcelé, où chacun, via internet en particulier, se rattache à une religion, des idéologies, un pays d’origine ou de cœur, des ONG, voire des multinationales pour y travailler, autant d’acteurs qui traversent les Etats, tout comme la presse de la planète que chacun peut consulter chaque matin sur sa tablette…
Du coup, chacun a sa vision…ce n’est pas nouveau, vous allez me dire, sauf que cette vision est de plus en plus structurée, avec des ramifications, des correspondants, des partenaires, tout autour de la planète, avec qui il échange par mail, par skype, par réseau social, par site d’achat en ligne…
Le repli nationaliste est une illusion, un mensonge, il n’y aura pas de retour en arrière et notre sentiment de solitude sera de plus en plus grand, car nous aurons de plus en plus de mal à partager avec un voisin, un ami, un conjoint des idées, des convictions, des moments d’émerveillement…
Maintenant, on peut aussi rêver, comme le font les socialistes d’aujourd’hui, qu’à grands coups d’écoutes, de police, de bourrage de crâne, on va niveler tout ça pour revenir au bon vieux temps de la RDA comme dirait l’autre et de ses grandes communions collectives…
C’est mort, papy, range ton livre de Jaurès au fond de ta bibliothèque, et ne te fais pas d’illusion, le jour de ton enterrement, ils ne seront plus nombreux à pleurer sur la musique de Leforestier qu tu auras souhaité diffuser à ta crémation…ils auront oublié…