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L'aporie des inégalités

Je ne cesse de dire que l’Etat ne peut pas réduire les inégalités et que le socialisme français, qui se réclame en particulier de cette doctrine, n’est qu’un énorme bluff, ou  pire, une entreprise de manipulation des cerveaux, quitte à passer pour un gâteux qui se répète.

Prenons deux exemples : les artistes et les créateurs d’entreprise, deux domaines où  les inégalités sont  énormes et où on nage en pleine aporie, comme disent les spécialistes.

Des études sérieuses (Collège de France, Cour des Comptes, …) ont été réalisées dans les deux secteurs, qu’on peut rapprocher sur un certain nombre de points :

- En repartant des thèses de Bourdieu, on observe que les origines sociales déterminent beaucoup le choix du secteur d’activité. Ainsi, des enfants de famille aisée, choisiront l’art dramatique, la musique classique, la mise en scène, la réalisation,  la peinture et l’art contemporain, alors que des enfants issus de milieux populaires seront davantage présents du côté des arts du cirque, du mime, du spectacle de rue, de la musique type rap, rock et variétés, ainsi que du côté du street art ou de l’art vidéo. On trouvera également beaucoup plus de techniciens son, image, lumière, issus de milieux modestes, y compris en  corrigeant les statistiques.
De la même manière, côté entreprises, les fils et filles de bourgeois seront en % plus impliqués dans la création de prestations de services intellectuelles et financières, que dans le service à la personne ou que dans les métiers type plombier, électricien, cuisinier, etc…On voit ici une première inégalité, qu’il est presque impossible de corriger.

- Par ailleurs, on constate dans les deux cas, un énorme déchet, où 20 % des intermittents par exemple, raflent 80 % des revenus et des contrats, les inégalités n’ayant cessé de croitre depuis des années Lang , là où on a vu exploser le nombre « d’artistes », avec une croissance qui est repartie en forte hausse depuis 2012. Idem dans la création d’entreprise, notre pays étant celui qui crée le plus de boites,  en Europe, en particulier sous l'ère Sarkozy, grâce au statut d'auto-entrepreneur, mais celui qui a également le plus de casse, car il y a peu d’élus, le nombre de "petits patrons" qui gagnent moins de 1000 € par mois étant bien plus important que ceux qui s’éclatent avec leur start up. Dans les deux cas, on ne sait pas identifier les facteurs de réussite et d'échec, car la méritocratie n’est pas significative. On peut avoir une Nabila qui explose, sans véritable qualification, juste parce qu’elle a fait le buzz en faisant "Allo,quoi", tout comme Zahia a vu s'ouvrir les portes de la mode grâce à ses exploits sexuels avec Ribery, même chose avec un patron du net qui devient une star, sans avoir fait d’études supérieures, simplement parce qu’il a mis au point un réseau de rencontres (genre Xavier Niel, patron de Free, de Deezer et de presse,  qui a fait sa fortune grâce au minitel rose).

 Alors, pourquoi l’Etat devrait-il aider les uns plutôt que les autres et devrait-il s'en mêler, tout simplement ? Pour avoir une sorte de paix sociale en banlieue ou dans des zones dévastées par le chômage, en rémunérant (subventions, indemnités chômage, conservatoires en Province...) des pauvres bougres intermittents, pour se donner bonne conscience et pour des raisons électoralistes, ou pour s’en servir comme relais de la fameuse culture, fer de lance de la révolution socialiste ...comme dirait Olivier Py, le théâtre reste le plus haut geste politique….ou comme dirait Vincent Peillon, admirateur de Jaurès et anti Jules Guesde  « l’éducation et la culture doivent être les instruments majeurs de la révolution socialiste »...

Si  Monet et les impressionnistes avaient du compter sur les aides de l’Etat, les aurait-on seulement repéré, alors que le public, en 1870-80 était majoritairement opposé à cette peinture, jugée  "barbouillages de sales gosses" ou "peinture de malades psychiatriques", tiré par les pesanteurs académiques et par des  critiques, aux articles terriblement destructeurs,  …n’oublions pas au passage que si Mary Cassatt, née près de Pittsburg,  n’avait pas encouragé le galeriste Durand-Ruel alors au bord de la faillite,  à présenter les toiles des "refusés" invendables en France, à New York, où la presse américaine s’est enthousiasmée, cette peinture serait peut être restée au fond des ateliers…Comme disait Renoir "les américains ne sont peut être pas plus malins que les français, mais ils ne ricanent pas quand ils ne comprennent pas"

Bref, à méditer….

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