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La colère du Tigre - Au théâtre du Montparnasse


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La culture française est quand même tombée bien bas…comme dans la littérature, ça tartine sec au théâtre, et il ne faut pas trop s’étonner, que par ces temps de crise, on compte avec angoisse les entrées, du côté des salles de spectacle, dont beaucoup sont proches du dépôt de bilan. Le public n’a pas envie de dépenser souvent bien plus de 20 € pour acheter des livres où l’auteur n’a rien à dire, à part délayer un contenu un peu mince dans une sauce bien trop riche pour un plat de pauvre, ou pour assister à des pitoyables spectacles, où on s’ennuie, dans des salles où on est plus mal installé que dans un avion low lost, et où on ressort avec cette vilaine impression d’avoir perdu son temps et son argent.

 Hier soir, je suis allé au Théâtre du Montparnasse voir « la colère du tigre », l’une des meilleures pièces de la rentrée, d’après la critique bien pensante, qui a besoin de soutenir le truc pour garder son job, au sein d'un journal qui lui aussi regarde avec effroi, la triste tendance de sa courbe des ventes. En effet, mon épouse, qui sait que je suis friand de peinture, et que je connais assez bien la vie de Monet, avait voulu me faire plaisir, en allant voir ce spectacle, qui est censé se dérouler vers 1924, lors d’un séjour du peintre de Giverny à Saint Vincent sur Jard, dans la maison de son ami de toujours, Clémenceau, qui vient de tomber amoureux de Marguerite Baldensperger, une femme quarante ans plus jeune que lui. 

 Comme les auteurs doivent penser, peut être avec juste raison, que le public est inculte, sachant à peine ce qu’à fait Monet et ignorant probablement presque tout, du parcours et du rôle du Tigre pendant la première guerre mondiale,  ils ont cru qu’il était de leur devoir, de faire passer une multitude d’informations sur les personnages, en à peine deux heures. Du coup, les dialogues sonnent complètement faux, tant cela fait construit pour faire dans le pédagogique, et donc, on assiste à une sorte de mauvais cours sur ces deux personnages.

 

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Certes, Brasseur, vieux sénior pour série télé, et Michel Aumont, qui sait tout faire, font ce qu’ils peuvent pour faire passer la soupe, mais cela ne prends pas, même quand « Clemenceau-Brasseur » s’énerve jusqu’à remettre en cause son amitié, parce que « Monet Aumont » ne veut pas s’engager sur une date de livraison de ses nymphéas à l’Orangerie, pour qui, le Tigre a fait aménager spécialement un espace…il reste la mise en scène, et le décor assez soigné, je dois dire, avec vidéo projection de textes et d’ambiances aquatiques, pour donner un peu d’allure au truc, ce qui fera dire aux spectateurs les moins exigeants « magnifique, splendide, géniâââl »….pourtant, à écouter la majorité de moins en moins silencieuse, tout le monde avait l'air aussi ravi à la sortie, qu'après une conférence de presse de François Hollande.

Enfin, dans les salons et les diners en ville (que je ne fréquente pas), je pourrais dire la fameuse phrase qui vous classe du côté des gens malheureusement influents, comme deux poufiasses sur poudrées et ornées de bijoux bien clinquants, mais "de gauche", qui se vantaient, à mes côtés, d'avoir partagé la veille un repas avec Martine Aubry  : "je l'ai vue, c'est sublime".


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