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L'audiovisuel scandinave

Arte  a diffusé hier soir « Revenge », un film de la réalisatrice danoise Suzanne Bier, très connue là bas, un film peu distribué auparavant dans notre pays et peu apprécié par les critiques français (trop moralisateur)...la très précieuse Elisabeth Quin l'a même présenté comme un film allemand...chapeau !

 

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Comme je suis actuellement un cours MOOC à l’Université de Copenhague, sur le cinéma et la télévision scandinave, je suis particulièrement intéressé par le décalage entre nos visions et la vision étrangère de ce film qui a pourtant reçu de nombreux prix internationaux (Oscar, Golden Globe, )

 

janus metz.jpg

 

Le cours est passionnant, car il nous permet de voir comment on peut créer à partir d’une forte implication de l’Etat, des contenus audiovisuels en étant performant et en obtenant de larges diffusions et en exportant.

Pourtant, les contraintes depuis 2010, sont importantes :

- One vision : Association entre scénaristes et producteurs, enfermés dans un même lieu pour écrire le scénario.

- Double storytelling : Les contenus produits, qui sont souvent assez noirs (Wallander, Borgen, The Bridge, Lilyhammer…) doivent respecter des valeurs sociales et éthiques scandinaves.

- Crossover : les produits doivent être faits à la fois pour des diffusions ciné, que pour la TV voire les plateformes, comme Netflix (0,5 millions de souscripteurs au DK), HBO Nordic, Next...pour les services de rediffusion des chaines publiques (DR NU, NRK TV,....) ou les services VOD scandinaves (YouBio...)

Dommage que notre service public de télévision soit devenu ce qu’il est, c'est-à-dire de mon point de vue, une chaine privée comme TF1, faite pour faire de l’audience…C’est Arte qui diffuse souvent les meilleurs contenus sur le plan culturel.

Les TVs publiques scandinaves (DRs, NRKs, SVTs, Kunskapskanalen, Yle Teema) agissent depuis longtemps dans le domaine de la culture, et sensibilisent le grand public à des problèmes de société, comme le documentariste Janus Metz qui avec son remarquable Armadillo, diffusé sur les chaines nordiques, puis à l’étranger au cinéma, montrait toute la difficulté qu’il y a pour une armée à « construire » dans des pays en guerre, comme l’Afghanistan ou l’Irak, encourageant plutôt les actions humanitaires que les actions armées.

 

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Idem avec une série « The five obstructions » réalisée en partie par Lars Von Trier, qui aborde les problèmes de mondialisation et de ressources alimentaires, dans un style assez coup de poing, comme le montre l'image ci dessus (un homme aisé mange un bon repas avec un vin raffiné devant des images des quartiers pauvres de Bombay)…

Je pourrais citer beaucoup d’autres exemples de films de société produits dans ces pays, sachant que l'on retrouve un fond culturel souvent important dans des séries familiales qui n'hésitent pas à parler du genre, d'écologie ou de dégradation de l'environnement.

 C’est un manque pour un pays comme le notre, que d’avoir abandonné cette fonction éducative à la télévision publique qui est souvent de bas niveau pour être soi disant vue par le plus grand nombre (cela dispense aussi de faire de la qualité)…ceci explique aussi beaucoup cela et l’état dans lequel on est….ajoutons que la France rejette souvent les touches qu'elle juge trop "morales" dans l'audiovisuel (dans le film Revenge, il est évident que la lutte contre toute violence est particulièrement mise en avant, ce qui peut paraitre cucul à certains).

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A noter…les scandinaves produisent de plus en plus avec des sous titres en anglais…c’est aussi un moyen efficace pour apprendre la langue et pour vendre à l'étranger…En France, sur nos chaine, on n’ose pas faire ….peut être, parce que quand la ménagère repasse, elle a autre chose à faire que de lire les sous titres…et puis, en France, il faut parler français, na !!! (pas étonnant non plus que la mondialisation soit vue comme une menace).

 Mais du coup, on se coupe beaucoup de points de vue étrangers…car beaucoup des productions étrangères ne sont pas montrées en France…cela changera peut être avec les plate forme comme Netflix….enfin, c’est un peu dommage, un peu triste…laxisme et orgueil français ?

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