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Pasolini - le film d'Abel Ferrarra

 

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La dernière (très longue) journée de P.P.Pasolini, avant son sauvage assassinat (qui demeure mystérieux) sur la plage d'Ostia à une trentaine de kms de Rome, la nuit du 1er au 2 novembre 1975.

 L'acteur, Willem Dafoe qui incarne Pier Paolo, est criant de vérité et on retrouve l'ambiance faussement soft, avec éclairage sombre orangé dans de nombreux plans, chère au cinéaste un peu maudit lui aussi qu'est Abel Ferrara.

C'est de mon point de vue, un film assez remarquable, pour qui s'intéresse à la personnalité trouble et complexe de l'écorché vif qu'était Pasolini, pour qui la provocation était le premier outil de transmission....Pasolini, l'insoumis, le rebelle, pas toujours facile à suivre (il préférait l'inachevé à l'accompli, déjà tout un programme), en particulier à la fin de sa vie, où il était à peu près l'ennemi de tout le monde, de la gauche à la droite, puisqu'il refusait la société de consommation dans son ensemble (et le marketing, fondement de la manipulation humaine), de la télévision de masse à la politique spectacle... pour lui, tout groupe humain, de n'importe quel Ministère à tout parti ou Eglise, porte en lui les germes de l'aliénation, du Mal et du conditionnement politico-social, linguistique et esthétique (on peut y ajouter d'après lui, le couple hétérosexuel, qui serait toujours un jeu de dupes).

Le film est remarquable, même si je reconnais qu'il n'est surement pas destiné à un large public, vu qu'il arrive à rendre compte en 90 minutes, à de nombreux aspects et fantasmes chers à P.P.P., comme son rêve de société homosexuelle (avec une journée de rapport homme femme dans l'année, pour la reproduction de l'espèce, la génétique n'était pas où elle en est aujourd'hui à son époque) le sujet de son dernier scénario, que Ferrarra tourne en partie, avec l'acteur fétiche du cinéaste italien Ninetto Davoli, devenu âgé. En effet, pour P.P.P., tout est politique à commencer par le corps et ses désirs, que la société bourgeoise et les religions canalisent, moralisent et normalisent, afin de mieux enfermer le monde dans un modèle propre à entretenir la hiérarchisation des pouvoirs, la majorité de nos compatriotes n'imaginant jamais dans leur vie, que l'on puisse refuser de croire à ce que l'on leur a ordonné de croire...pour ramener sa pensée à des mots d'aujourd'hui, ce pourrait être :  "sois une belle personne, copule pour calmer tes angoisses, consomme ce qu'on te donne à bouffer, en loisirs et en culture, et surtout, ferme là !
Car comme disait le cinéaste "écrivant" italien, sacrément visionnaire, qui n'avait pourtant encore rien vu de la mondialisation technologique, médiatique et biologique : nous sommes tous en danger*....

* A ce propos, histoire de faire aussi un peu de provoc., on remarquera les actions récentes de Ségolène Royal, Marisole Toutbaigne, Valérie Trierweiler, qui chacune dans leur domaine (chemin de fer, santé, image du Président à l'étranger) vont tout planter...."Je veux avoir raison, au nom de la justice et de la défense des petites gens" ah, chez les femmes d'autorité, l'instinct de destruction est redoutable!

 

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