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La grande faillite de l'Occident, ou l'histoire d'une génération perdue

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‌‌C’est la grande faillite de l’occident…A New York, beau symbole de la vie mondialisée, c’est le chaos : les plus riches ont fui (peut être à jamais) le navire pour la campagne, les malades s’entassent et meurent dans des hôpitaux débordés, la violence s’annonce peut être plus importante que ce qu’elle n’était dans les années 60, quand Manhattan déglingué était surtout habité par des drogués, des paumés, des aliénés…C’est le libéralisme, diront certains, qui est la base des échanges et du commerce, non, c’est plutôt le marketing, qui est né, rappelons le, 50 ans après Karl Marx…

Notre génération s’est trompée de route, elle est devenue cigale, en calant son économie sur les désirs du plus grand nombre, détournant la psychologie de sa vocation pour construire des outils publicitaires toujours plus performants, qui attrapent le poisson par l’émotion et l’image, y compris en politique et dans la santé, pillant les biens communs que sont les ressources, abandonnant l’essentiel pour se fourvoyer dans l’oisiveté, l’amour étant réduit au plaisir devenu marchandise, avec une abondance de pseudo culture (je préfère le terme anglais d’entertainment, proche de divertissement ; quand on se bouscule à l’Atelier des Lumières, pour admirer en hyper vidéoprojection les tableaux de Van Gogh, ce n’est plus de la culture, c’est du Grand Guignol). Et cerise sur le gâteau, notre génération s’est appropriée le numérique, pour n’en garder que le plus mauvais, en gros (réseaux sociaux, sites de rencontres, sites porno, uberisation,etc…)

Prenons l’exemple de la médecine, qui est devenue une grande mascarade. Aujourd’hui, quand tu vas voir un généraliste (qui ne vient plus chez toi), il t’accorde dix minutes, montre en main…Il te prend la tension sous ton pull, il écoute ton cœur de la même manière (j’ai dit un jour à mon généraliste « vous devriez consulter dans la salle d’attente, cela irait plus vite », il n’a pas apprécié, mais on s’est expliqué depuis), il se planque ensuite derrière son ordinateur pour éditer une ordonnance, avec des textes enregistrés et gère surtout sa carrière…Formé par des laboratoires mercantiles et encadré par la Sécu, il n’est plus un scientifique, mais il est devenu un médiocre prescripteur de pilules censées de redonner le bonheur…

Il y a vingt ans à peine (27/06/2001, sous Chirac-Jospin, décidément), était abandonnée la conscription, les fameux trois jours…Or, on y pratiquait une revue non négligeable de l’état des jeunes hommes (tests QI et intelligence, visite médicale, entretiens…). Si on avait conservé, voire élargi ce jour et demi de revue, à tous les jeunes hommes et femmes, en profitant des nouvelles technologies (IRM, scanner, caryotypes, génétique..), on aurait pu produire une cartographie des réels besoins de la population, avec un état des lieux, sanitaire, mais aussi psychologique (état émotionnel, défaillances psychiatriques, immaturité, dyslexie, autisme, etc…) et sociétal…On aurait même pu aussi le faire plus tôt (à 6 mois, par exemple) et nous aurions eu à disposition de véritables outils d’études des inégalités, de prévention, pour réorganiser nos systèmes scolaires, notre accompagnement social…

On a préféré sombrer dans une dérive existentielle, et il va falloir, cinq ans, dix ans, trente ans peut être pour élaborer un nouveau monde, en passant par un grand trou noir, qui me semble inévitable et une grave crise économique…

Oui, il faut l’admettre…Notre génération aura été l’une des plus nulles de l’histoire de l’Humanité…

Bon dimanche

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