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  • Univers à la Hugo Cabret

     

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    La pluie étant menaçante, une bonne solution fut d’aller se réfugier au Musée International de l’Horlogerie à la Chaux de Fonds. A peine franchie la passerelle, on pénètre une sorte de temple envahi par des dizaines de pendules, horloges, mécanismes plus ou moins complexes, retraçant l’histoire de la mesure du temps. Très vite, les souvenirs d’un vieil oncle horloger me reviennent, lorsqu’enfant, il essayait de m’initier, sans grand résultat, à cet art des mouvements et des roues dentées…tout au long de l’exposition, en redécouvrant balancier, échappement, ancre  et autres pièces, me reviendront, comme des madeleines de Proust, mes séjours dans un atelier de réparation des années 50, au milieu des petites boites pleines de vis,  de ressorts, de minuscules axes, arbres et couronnes, appartenant à  des montres en cours de nettoyage ou pour remise en état.

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    Il est assez troublant de se dire que ces divers constituants d’une technologie assez complexe, qui ont été inventés il y a plusieurs siècles, qui restent encore comme des références, rappellent que l’intelligence humaine ne date pas de l’ère des micro-processeurs, de l’internet et du laser, comme on aurait trop facilement tendance à le croire aujourd’hui, car compte tenu des moyens et des matières disponibles à l’époque, il en fallait du génie pour fabriquer et faire tenir dans un petit boitier, les précieux mécanismes servant à battre et à faire trotter les aiguilles.

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    Puis, le parcours du Musée nous amène à une partie assez importante portant sur la Montre à gousset dite « la prolétaire » inventée par le suisse Georges- Frédéric Roskopf en 1867, avec un nombre minimum de roues, pour pouvoir être à la portée de toutes les bourses, une sorte de 4 CHX de la montre, une belle initiative… Il y a en une que j’ai toujours sur mon bureau, qui appartenait à l’un de mes grands pères... j’avoue avoir d’ailleurs une certaine attirance pour les montres à gousset, n’aimant pas trop porter quelque chose au poignet, avec une mention assez spéciale pour les classiques, très à l’ancienne,  avec chiffres romains…

     

    suisse 

    A la fin de l’exposition, des dizaines de montres construites par des fabricants actuels (et des reproductions)  sont visibles dans des vitrines… certaines me plaisent bien, mais je comprends assez rapidement que leur prix qui frise ou dépasse largement*  les 4000 € n’est pas tout à  fait à la portée d’un retraité normal qui doit maintenant faire œuvre de sacrifice en payant de plus en plus d'impôts, plutôt qu’en ayant des rêves de mondain sur le retour…même si je crois que le luxe, comme les arts, permet d'échapper à sa morne existence....La pensée inquisitioniste à la mediapart, comme on s'en indigne en Suisse,  prise d'une pulsion de transparence malsaine qui consiste, par la délation,  à enquêter, pour offrir à la vindicte populaire, la fortune des plus puissants, nous recommande fortement, avec une certaine forme de violence passive (qui peut conduire au pire), que le moment est venu de vivre petit.

     

    C’est ainsi, qu’avec cette évocation, se termine mes carnets de voyage….le temps passe vite dans cet univers à la Hugo Cabret, mais il faut  déjà penser à rentrer au pays…eh, oui...

     

     * Une très belle classique chez Vacheron Constantin comme la Patrimony Traditionnelle s'échange autour de 500 000 €, une Girard-Perregaux fabriquée à la Chaux de Fonds en traditionnelle se vend entre  13 800 € et 17 400 € neuve, suivant le modèle.