Le peuple grec a dit non, comme on pouvait s’y attendre, compte tenu du climat entretenu dans le pays par Syriza… « on ne veut plus d’une Europe libérale, mais on veut une Europe sociale avec plus de croissance »…et rester dans l’euro, et moins de chômage et plus de retraite et une augmentation des salaires…etc…pour reprendre un peu ce qu’on capte un peu partout dans la presse grecque…
De manière très cynique, on pourrait dire que c’est surtout la victoire du populisme…c’est une révolution, d’une certaine manière, contre les règles…bien sûr, ceux qui donnent les règles ne sont pas tout blanc…ce n’est pas le post-moderniste, profondément amoureux de la liberté que je suis qui va dire le contraire. Les règles, quel que soit le modèle, sont toujours l’expression d’une forme d’autorité…c’est vrai dans tous les domaines, de l’éducation au droit constitutionnel, en passant par la religion, etc…
Ce qui va se passer, personne ne le sait…comme le rapporte le Guardian, qui connait l’avenir de l’Europe, ne peut être qu’un charlatan…car quelle que soit l’issue, ça va chahuter de partout…regarde Podemos, la tête réjouie de Mélenchon ou même celle de Marine, la terre n’a pas fini de trembler à Berlaymont…
Même si je pense qu’on n’échappera pas à un Grexit, pour tenter d’éviter trop la contagion, il reste ce problème croissant qui ronge l'unité de notre société : peut-on encore vivre tous ensemble avec un même modèle, une même monnaie, un même cadre ?
Je n’y crois pas, et je regrette qu’on réfléchisse peu de ce sujet, en tous cas, au grand jour…car imaginer l’impossible, genre on va retrouver de la croissance et de l’emploi en se passant de libéralisme, relève de l’immaturité totale ou d’un désir de fascisme rouge genre Poutine. Car comme je le dis depuis longtemps, il y a en Europe quelque chose qui dépasse la division entre droite et gauche, qui traverse tous les états : ceux veulent la mondialisation, ceux qui ont intégré la révolution numérique et à qui l’euro convient très bien, y compris en Grèce, et ceux qui sont de plus en plus exclus du système et que les premiers ne pourront pas indéfiniment aider à coups d’impôts, vu qu’ils sont inférieurs en nombre…ajoute les crises religieuses qui favorisent en fait la division (c’est particulièrement visible avec le salafisme, mais en se rangeant du côté des exclus, le Pape François crée aussi de la division) et l'immigration qu'on ne pourra pas non plus empêcher d'être croissante…
Je crois qu’il faut être beaucoup plus créatif qu’on en l’est…le chaos est en marche et on n’arrêtera pas la machine avec un petit accord à Bruxelles…la rupture est plus ontologique qu'économique...à suivre...
Image : Graffiti à Athènes
Pas de nouveaux milliards pour la Grèce
Aujourd'hui, nous avons besoin d'un Chancelier de Fer