Les anglais sont partis, bons débarras, penseront de nombreux français. Sauf que ce divorce, bien plus profond et culturel, qu’il n’y parait, pourrait nous couter très cher à terme.
Comment puis-je me permettre de dire une chose pareille ? Je n’ai pas été formé dans les Universités françaises (une vieille histoire d’inégalités), mais dans des multinationales où la pensée anglo-saxonne est très présente, et où les nouvelles technologies ont marqué ma carrière, pendant quarante ans. Depuis que je suis en retraite, je continue à me former à distance, par des MOOCs ou autres techniques du web, dans les plus grandes universités américaines, écossaises, scandinaves ou suisses.
Actuellement, je travaille sur la psychiatrie et ce qui j’y découvre, est assez ahurissant, c’est un bon terrain d’étude, enfants et grands parents étant très concernés sans être souvent (bien) diagnostiqués, et que notre psychiatrie, très en crise, est un « parangon » de la médecine, elle aussi bien malade.
Nous sommes, en France, une COLONIE dépendante des multinationales et des anglo-saxons, depuis la Seconde Guerre Mondiale (débarquement, Plan Marshall, consommation, technologies, sécurité, recherche...), mais nous ne voulons pas l’admettre ou l’accepter, et nous plongeons dans un repli nationaliste, sans trop croire que ce qui reste de l’Europe va nous sauver.
Sais-tu ce qu’est un diagnostic différentiel ? Ma question est une manipulation, je le reconnais, car je bosse le sujet depuis des jours et des jours. (c’est une méthode qui permet de différencier les maladies, présentant des symptômes similaires, en gros, utilisée en médecine et en psychologie.
Vu la vitesse à laquelle l’humanité fait des découvertes en médecine, il est en effet de plus en plus complexe pour un pauvre médecin généraliste (l'essentiel des prescriptions, y compris de neuroleptiques, est faite par le médecin de proximité), de faire un diagnostic, sans omettre des hypothèses. Conscient depuis les années 70, que l’ordinateur pourrait être un outil d’aide précieux, pour plonger dans la complexité des hiérarchies, les scientifiques de Stanford et autres grandes universités, ont fait travailler ensemble, informaticiens, mathématiciens, chercheurs et spécialistes. L’imagerie est un bon exemple de cette coopération.
Le DSM (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux), utilisé en psychiatrie, est l’un des enfants de cette approche. Le DSM est très combattu en France. Normal, il a été en plus, conçu pour un système de santé libéral américain, soucieux depuis longtemps des dépenses, qui fonctionne avec des assurances privées qui ont besoin très vite, de savoir de quelle maladie souffre le patient pour en assurer la prise en charge financière. C’est un programme (avec une forme papier distribuée en Manuel), avec des questionnaires, qu’on améliore au fil du temps, qui assiste le praticien en progressant, grâce de plus en plus, à l’Intelligence Artificielle, et qui sert à affiner un diagnostic, tout en pointant les comorbidités (maladies qui ont les mêmes symptômes). Les américains savent que le DSM (qui a un frère européen du même style) n’est pas la panacée, étant mal adapté aux causes endogènes, donc aux maladies acquises dès l'enfance, la psychologie de profondeur, inspirée de la psychanalyse, ayant encore largement sa place.
Toutefois, pour des anxiétés, des déprimes passagères, certaines addictions, c’est parfait, tout comme les thérapies Cognitives, qui elles aussi, ont été conçues par des équipes pluridisciplinaires de chercheurs anglo-saxons , les anglais utilisant même depuis dix ans, des programmes informatiques de thérapie numérique à distance, ASSISTES par des thérapeutes (voir ce que propose NHS)
En France, on veut mettre tout cela à notre sauce, ce qui nous coute en plus une fortune. Les TCC, reprises par la bande de psychiatres anarco-gauchistes-philosophes-anti-capitalistes-anti-informatiques, les copains d’Onfray par exemple, sont transformées en une étrange tambouille, de thérapie brève en face à face (tout en commercialisant des cours très cher, sur le web, de manière anarchique, non contrôlés par l’Etat). Car bien sûr, tout cela n’est pas sans danger, quand tu te connectes sur un site, tu ne sais pas qui est derrière, si c’est un labo ou pire, une secte, qui s’infiltre dans un nouveau type de marché, non suivi dans notre pays, où c’est un bordel sans nom. De toute manière, les inégalités sont à tous les étages en France en psychiatrie, avec une politique de secteur, créée après la Guerre, qui prend l’eau de partout, et des psychiatres et thérapeutes libéraux, qui font ce qu’ils veulent (comme en médecine, avec le public et le privé non conventionné).
On pourrait continuer avec les laboratoires et le marché du médicament ; ce que je découvre est assez angoissant, notre pays étant de plus en plus largué pour des questions de concurrence, de langue et de temps de traduction, de refus idéologique et culturel, avec des conséquences majeures en effets indésirables mal suivis (je ne parle pas de la génétique, notre retard va devenir abyssal pour des raisons idéologiques)….
Bref, je ne vais pas vous assommer un lundi matin, et puis, je peux aller soigner mon coup de blues avec un logiciel anglo-saxon en ligne pour changer mon état mental et repartir du bon pied (rires)…
Tu voies, en marchant à contre courant de l’Histoire (la psychiatrie est comme je l'ai dit un exemple, mais on pourrait faire la même démarche dans d'autres domaines), je pense que les anglais font un bon choix en se rapprochant de ceux qui parlent leur langue, qui ont encore la puissance en recherche, qui ne crachent pas sur l’informatique, pour contrer une Chine qui n’a pas d’états d’âmes, avec son communisme militaire imprégné de nouvelles technologies piratées pour la plupart. 4e
Dans une Europe, où l’Europe du Nord est très anglo-saxonne (Allemagne, Pays Bas, Scandinavie…), je pense que d’autres divorces viendront vite…. nous isolant de plus en plus dans le vieux monde des latins grecs philosophes et du grand blabla méditerranéen….
Car la fracture, contrairement à ce que disent nos sociologues et géographes, souvent d’inspiration marxiste, n’est pas entre Paris, les métropoles et les Territoires….La vraie fracture sépare le Monde Occidental Libéral et la France, qui se croit toujours une Grande Puissance, qui veut toujours avoir raison, avec des Services Publics qui marchent à contre courant de l’Histoire Numérique (je peux argumenter si vous voulez)….On va donc continuer à se battre entre gaulois comme des cons (c’est justifié, même si on masque les inégalités avec des impôts, les inégalités profondes sont partout), avec une montée en gamme de la violence, sans s'attaquer aux vraies causes culturelles…mais on l’a tellement aimée, la Révolution….
Allez, bonne semaine.