Imaginez une belle tranche de pain, avec une peau de lait posée délicatement dessus et des copeaux de chocolat râpés pour terminer la tartine de mémé…
Imaginez une autre tartine, recouverte d’une fine pellicule de gelée de myrtille et d’une très légère tranche de fromage d’Aveyron…
Ces saveurs de l’enfance transmises de génération en génération dans la famille Bras, vont se décliner à l’infini par le père et le fils, deux grands cuisiniers du centre de la France, qui exportent leur savoir faire au Japon....un peu de craquant, un peu de pâte molle et des saveurs en harmonie avec la base, judicieusement disposées, pour donner au final, une belle assiette à déguster, les yeux fermés en révant aux plaisirs de la terre...
Ce documentaire est un plaisir pour les yeux, un plaidoyer pour l’amour de la nature, un bel exemple de travail et d’exigence. Mais le film traite aussi d’une question plus grave, la transmission de l’affaire entre Michel et son fils. On découvre un père qui a du mal à décrocher, qui dit vouloir pouvoir monter jusqu’à sa mort faire un tour en cuisine jeter un œil et pousser un coup de gueule….on y voit un fils qui devra se faire un chemin, trouver sa voie et sa liberté de créer, en échappant à la pression d’un papa un peu trop charismatique…
Au final, on passe un assez bon moment et on savoure des yeux les fines tartines de pâte de riz, recouvertes de toutes sortes d’ingrédients et de plantes du jardin, confectionnées religieusement…oui, religieusement, peut être un peu trop d’ailleurs….les ainés Bras font parfois un peu peur, avec le poids de leurs traditions familiales et leurs excès d'autorité….