Un film qui aborde la psychanalyse et ses fondateurs, réalisé par Cronenberg, le cinéaste des corps meurtris et du refoulement, ne peut à priori, qu’être intéressant. On peut néanmoins, être surpris par un certain académisme apparent de la mise en scène, en costumes, se déroulant essentiellement dans des décors bourgeois de la Suisse et de la Vienne du début du XX…pourtant les propos échangés ne sont pas particulièrement politiquement corrects. Ils évoquent les conflits entre le juif Freund, un peu rigide dans son apparence, le père soucieux de son autorité et de la pertinence de sa théorie, et le germanique Jung (accusé d’amitiés avec le nazisme avant guerre), fougueux, idéaliste, vivant, se compromettant dans l’adultère avec une de ses patientes, qui deviendra elle-même une grande thérapeute …ajoutez au milieu l’anarchiste et révolutionnaire Otto Gross, ce médecin au comportement débauché, drogué, violent, joué par Vincent Cassel, qui serait l’un des théoriciens fondateurs de la libération sexuelle, théorie  reprise ensuite par le plus connu  Willhem Reich.

Alors, peu importe, à mon avis, de savoir si l'actrice est crédible ou pas en hystérique et si Jung avait ou pas une relation SM avec Mlle Spielrein. L'essentiel n'est pas là. Le film arrive à nous interroger sur les bases de la méthodologie analytique en un peu plus d’une heure trente, en abordant le rôle central de la sexualité, mais aussi de la religion, de la mythologie, de la culture, voire même de pratiques plus ou moins occultes, sans faire l'impasse sur des questions qui fachent, comme la supériorité éventuelle d'une race ou d'une religion...un exploit que feraient bien de méditer bon nombre d'enseignants universitaires en psychologie, souvent enfermés dans le dogme d'une Ecole...

Si ces sujets vous attirent, courrez voir A Dangerous Method…