The Square est un film sur les limites…Limites des discours humanistes sur le « Vivre ensemble », limite d’un art contemporain qui veut interpeller et limite de l’utilité de l’art tout simplement, sans oublier les limites du marketing et de la communication, où il faut toujours en faire davantage pour provoquer, vendre, faire le buz et pour attirer le chaland….
Construit dans un style qui rappelle un peu la Grande Bellezza (à la fois dans sa critique des installations et des performances dans l’art, mais également dans le propos assez pessimiste sur la décadence des élites), le film est constitué de scènes essentiellement indépendantes les unes des autres et dont l’objectif est à chaque fois de déclencher émotion, tension et probablement prise de conscience chez le spectateur…sauf qu’il y a beaucoup trop d’idées et que cela finit par devenir confus, voire même un peu niais à force d’en rajouter toujours un peu plus dans la musette,
En effet, comme si Ruben Ostund, le réalisateur, sentait qu’à vouloir trop démontrer nos paradoxes, nos lâchetés, nos peurs, il se sentait obligé de finir par des touches optimistes, avec un spectacle de pom pom girls un peu lourd, à mon avis, pour souligner la bienveillance des enfants.
J’aime par contre bien les décors assez soignés et le choix des musiques, qui donne un côté léger et détaché aux scènes parfois dramatiques (Justice, l’excellent Bobby Mc Ferrin avec ses voix, en particulier dans l’interprétation de l’Ave Maria, The Swingle Singers, Amok, Jon Ekstrand, un compositeur de musique de films suédois, qui place la bonne touche angoissante à la scandinave pour certains plans).
L’acteur principal, qui joue le rôle de conservateur de musée, est excellent, (Claes Bang) avec son look d’intello qui rappelle un peu Lambert Wilson.
Un film que je conseille donc, rappelant qu’il fut une palme d’Or à Cannes courageuse, car je doute fortement que The Square fera beaucoup d’entrées.