Bien sûr, on ne peut pas comparer Hervé Guibert et Mathieu Lindon, même si tous les deux ont séjourné ensemble à la Villa Médicis de 87 à 89 et ont tous deux partagé l’appart de Michel Foucault. C’est un autre niveau, à mes yeux…

J’avais vu sur TF1, début 92, « Pudeur et impudeur » , que j’ai conservé précieusement, dans lequel l’auteur se filme, juste avant sa mort…ce film m’avait beaucoup touché à l’époque…je l'ai revu jeudi soir, c'est bouleversant, ses derniers moments de vie filmés avec son camescope, les médecins pour qui le sida était alors une sorte de peste, le dernier voyage en Italie avec sa femme Christine et leur amant commun Thierry, les questions sur le suicide (il l'a tenté juste avant sa fin proche) à sa tante Suzanne bien aimée, mourante et catholique, le prélevement d'un ganglion, les bocaux de médocs dans le frigo…

J'ai vu ensuite le film de Chéreau, l'Homme blessé...Guibert en avait écrit le scénario...on osait montrer l'homosexualité crue...c'était il y a presque 30 ans...

Puis j’ai lu Mes parents…un grand livre, le plus fort livre que j’ai pu lire sur l’enfance, l'adolescence et la relation aux parents, un livre essentiel…à lire absolument.

La Maison Européenne de la Photographie expose en ce moment 250 photographies, autoportraits, images presque toujours touchantes…c’est un univers…souvent un peu morbide….beaucoup de draps, de corps nus, allongés, coffrés, ou sous un voile…images de l’enfance, comme cet agneaudoux que j’adore…images pudiques de ses hommes, de T. grand amour de sa vie, mort quelques jours après lui, et de Christine…à qui, il avait laissé son oeuvre et ces photographies.