J'ai réalisé personnellement ce film sur mon grand père, mobilisé en 1914.
Il retrace les premiers jours de guerre, d'un jeune homme, Joseph, comptable à Dreux, une agréable ville de Province à l'époque, qui a des amis, avec qui il va au spectacle, avec qui il faut du sport, avec qui il écoute de la musique classique, du cor de chasse, des chansons d'amour sur son gramophone, avec qui il assiste à des banquets républicains, et qui se retrouve propulsé, mobilisé et transporté au sud de Verdun, sur les bords de la Meuse, du côté de Saint Mihiel, au cœur de l'horreur et de la barbarie de la Grande Guerre, sans trop comprendre ce qui lui arrive. Le jour de ses 28 ans, le 29 aout 1914, sera l'un des plus meurtriers pour l'armée française et fera 26 000 morts en une seule journée, avec des milliers de blessés et de mutilés à vie.
Réalisé à partir d'archives personnelles, sans moyens,en s'appuyant sur les journaux de marche et d'opérations de la compagnie 4/19 du 1er Génie, et de nombreux autres documents, avec des images tournées sur les lieux même, c'est aussi un document sur un aspect peu évoqué jusqu'à présent dans le grand public, à savoir le travail des compagnies de Génie et des sapeurs mineurs de réserve, rappelés pour servir la France, alors qu'ils avaient déjà effectué quelques années avant leur service militaire durant deux ans, évoquant leur rôle technique pour détruire des ponts ou en mettre en place des ponts flottants, pour construire des abris, des tranchées, pour approvisionner et pour servir les régiments de leur corps d'armée, sur tout le front allant des Vosges à la frontière belge, pendant presque cinq ans.
Il en réchappera, sera décoré de la médaille de Saint Mihiel et d'une autre de Verdun. Il recevra des autorités, un livre sur Verdun, avec une dédicace pour son action fin 1914, pour ce qui sera peut être du à une erreur d'Etat Major....mais il restera marqué à vie, avant de sombrer dans un profond désespoir quand son fils de 20 ans, sera à son tour impliqué dans la seconde guerre mondiale.