Va à  la fenêtre, dehors, y'a de la vie…à l’intérieur, ça sent le renfermé. Depuis mes plus vieux souvenirs, Sempé me fait rêver….je me souviens enfant, quand ma grand-mère me permettait de lire Ici Paris…j’aimais les mémés de Jacques Faizant, les animaux de Chaval, un bordelais, qui permit à Sempé, également bordelais, de publier ses dessins.

Puis j’ai aimé le Petit Nicolas, avec ses potes Alceste, Clotaire, Geoffroy le petit bourge, Agnan le chouchou de la maitresse….Le Petit Nicolas fut publié des le Numéro 1 de Pilote, en 1959…

Puis, il y a eu l’aventure du New Yorker…on ne savait pas, on a su bien après…il était sorti de notre esprit le Sempé, mais ses albums ont ponctué notre existence…plus tard, j’apprendrai que ce grand amoureux de jazz était un enfant unique, dont les parents s’engueulaient tout le temps et qui dessinait pour fuir une existence un peu terne…il y a toujours un peu de tristesse, dans ses petits bonshommes, écrasés par les buildings, en train de refaire le monde sur un banc, un peu de malice et de naiveté dans les conversations de collégues dans des cafés à l’ancienne, à parler de leur femme ou  de leurs petits soucis quotidiens…il est si proche, qu’on a l’impression qu’il nous connait, qu'il raconte nos vies….c’est ça le talent….

A voir les dessins de Sempé sur Paris à l'Hotel de Ville...il y a moins de queue maintenant...