Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

laval

  • Brève de comptoir

    Alexandre Jardin vient de publier chez Grasset « Des gens très bien ». Pendant 300 pages, l’auteur vomit son grand père, qui fut, certes, Directeur de Cabinet de Laval en 42-43, posant dès les premières pages l’objet de son réquisitoire, à savoir le fait que son pépé était aux affaires quand la rafle du Vel d’Hiv a eu lieu…
    Je connais bien le sujet, car je travaille aussi sur Vichy et je trouve que Jardin Junior est plus que léger, parlant surtout de lui et de sa névrose (mal en plus).
    Je n’excuse en rien le papé, dit le Nain Jaune, auquel Pierre Assouline a consacré une biographie (que je n’ai pas lu, mais qui est parait-il assez bien documentée), mais je regrette quand même que le Jardinet n’est pas plus travaillé son sujet et se soit limité à son ressenti et à des propos de comptoir (relayé néanmoins par la presse et invité de France Culture ce matin). Car que ce Monsieur avoue ne pas connaître Albert Speer (un des plus grands acteurs du III Reich qui a sauvé sa peau), que ce Monsieur ne se limite qu’à demander aux Archives des éléments sur le vieux (on trouve encore moins de choses aux Archives que sur internet) et que ne trouvant rien, il en déduise que le collabo a tout détruit (un peu juste)…pire, qu’Alexandre ne fouille pas un peu l’histoire , afin de comprendre mieux les positions du Cabinet de Laval (et la responsabilité du vieux) sur la Révolution Nationale et les relations houleuses avec Pétain, et pire encore, que le petit jardin se plante d’un an sur la mise en place du STO (page 101), sur lequel il ne sait visiblement rien…tout cela prouve que notre homme est un imposteur, (c’est de famille)…bâtissant son bouquin sur la seule blessure de son amour propre et sur une certaine capacité française à gommer tout…
    Ce qui me tue, c’est que si Alexandre n’appartenait pas à la famille Jardin, il ne pourrait pas publier son torchon littéraire* chez Grasset…c’est vrai que les éditeurs, comme dirait Céline…allons, allons, pas d’interprétation, le sujet est sensible, surtout sur ce thème là….

    * torchon parce loin d'être assez travaillé et écrit avec une certaine distance, alors que tant de choses nous intéressent sur la responsabilité de la France de cette époque et en particulier sur la personnalité de gens comme le nain Jaune....par ailleurs, s'il veut vraiment "réparer" quelque chose, ce n'est pas en publiant chez Grasset (avec les droits qu'il va surement se récupérer) et en courant tous les plateaux de TV qu'il le fera....un peu de pudeur, lui qui est tant dans la critique des gens de cette époque (Pétain Mitterand, De Gaulle et tous les autres tous coupables) devrait faire un peu plus dans la finesse et l'humilité... ou plancher sur une question majeure : la France n'a pas fait la guerre (réduisant son armée au stricte minimum après l'armistice et en gelant les incorporations) mais subit l'occupation, en particulier, grâce à Laval qui voulait la victoire de l'Allemagne...il y a là un gros os à ronger bien plus intéressant sur le plan idéologique que les états d'âme du petit Jardin....