Qui veut de ma série, suivant la progression de dix jeunes entrepreneurs de start-up, disponible en 3 x 52 ou 6 x 26 , avec des versions en plusieurs langues? 
On est à Cannes, au MIPTV, où des centaines de contenus audiovisuels s’échangent, du documentaire animalier au thriller politique, en passant par la cuisine chinoise, l’enfance d’Hitler ou les arts martiaux co produits en Espagne et au Portugal…dans les salons, on cause format, audience, cadence de diffusion, plateforme, multi-screnn …on discute package mixant offre HD, vision sur mobile, VOD… on tâte le poux du 3D, du court, du film interactif, de la réalité augmentée…c’est le big bazar pour grands enfants venus d’une centaine de pays, aux allures à la Besson, avec barbe discrète et téléphone collé à l’oreille…
Je pense à mes potes d’extrême gauche, qui qualifieraient ce souk Hi tech, de beau symbole de notre décadence, une folie des hommes qui s’acharnent à s’auto détruire en enfermant chaque gamin dans ses games et en isolant toujours plus, les terriens de leurs voisins et amis…
Car tout se perd, ma bonne dame, le partage, l’amour, la convivialité et voilà bien ici, à Cannes, identifiés les grands responsables de tous nos malheurs…

Pourtant, je me souviens enfant, avoir passé des heures à la fenêtre, tellement je m’ennuyais, je me rappelle aussi de ses longs moments de solitude, où j’aurai bien aimé pouvoir me prendre pour un gladiateur ou un chercheur de trésor, qui doit faire face aux nombreux dangers avec sa console…j’aurai bien aimé voir un film retraçant la vie au Moyen Age, plutôt que de tenter d’imaginer ce qui pouvait bien se passer dans les villages avec mon livre d’histoire, à peine illustré…
Alors, faut-il résister à ce qui nous emportera, de toutes façons ? Confiance, car de ce grand péplum à Cannes, sortiront aussi comme chaque année, quelques jolies pépites…et puis, on peut toujours être nostalgique de l’époque où on trempait sa plume major dans l’encrier, mais est-on sûr que ce n’est pas par incompétence ou parce qu’on se sent marginalisé, que l’on veut toujours revenir en arrière ? Réfléchit, vieux gaucho, au lieu de faire la grimace…enjoy, merde…lâche ta banderole, et laisse les vivre, tes gosses…ils seront peut être bien moins destructeurs qu toi…