C'est le grand jour syndical...ah, moi qui rêve de les voir changer, ces syndicats, comment je les verrai ?
D'abord, je pense qu'il faut sortir de ce rapport au père...cela relève de la psychanalyse...on s'oppose, on manifeste, on se bat, on montre sa force, on se mobilise....contre un patron que l'on semble admettre comme tout puissant...c'est un rapport d'un autre temps.
Je pense qu'il faudrait passer d'un syndicalisme militant (qui ne représente que 8 % salariés) à un syndicalisme de service....oh, le vilain mot...eh oui, cela voudrait dire que l'on voit autrement le rapport au travail...on traîne une culture lourde....
J'imagine un syndicalisme un peu à la scandinave, style mutuelle, avec une cotisation quasi obligatoire, qui est en concurrence de services avec les autres syndicats. Quels services ?
De l'assistance juridique, d'abord...aujourd'hui, quand un salarié se trouve confronté à un problème avec son employeur, il faut qu'il demande au délégué syndical de l'assister...or, le délégué n'est pas toujours bien formé sur le plan juridique et se trouve souvent le cul entre deux chaises, étant lui-même salarié...et puis, je parle par expérience, il faut que cela rentre dans la ligne du "parti"...
Donc, du juridique..en plus, ca boosterait la profession d'avocat...et ça donnerait lieu à des rapports adulte adulte.
Ensuite, pourquoi pas de la formation, comme dans d'autres pays, où se sont les syndicats qui gèrent la formation. Et puis, après, à ces organisations de jouer leur rôle de partenaire social, un peu comme aujourd'hui, sauf que s'ils représentaient 90 % des salariés, ils seraient sûrement plus légitimes.
Bref, mais c'est d'abord un changement d'état d'esprit qu'il faudrait opérer, oublier un peu les images d'Epinal de 36 pour tendre vers un monde de dialogue
Commentaires
Je suis d'accord sur la difficulté des syndicats à faire reconnaitre leur efficacité. Je suis aussi d'accord sur la notion de "services"
Ancien délégué syndical, élu au comité d'entreprise et délégué du personnel je pense pouvoir affirmer qu'ill faut aussi tenir compte de la nécessité d'avoir des interlocuteurs pour l'employeur, si ça ne l'empêche pas de décider, au moins il doit diffuser les informations et c'est essentiel Il faut aussi que les salariés puissent être défendus afin que l'on n'ai pas que la version de l'employeur qui n'est souvent motivée que par le regard économique
J'ai eu beaucoup de plaisir et de difficultés à travailler avec des collègues qui pensent que si ça vient du patron c'est mauvais (SUD!) et si ça ne constitue pas un argument, j'ai apprécié l'action syndicale (CFDT) et le soutien de ma fédération.