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De l’agriculture à l’Europe, au soir de sa vie

 

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Je viens d’acheter le dernier livre de Michel Rocard, « Si ça vous amuse », dont le titre est la citation d’une remarque que Mitterrand fit à l’auteur, alors PM.
Michel Rocard est l’un des rares hommes politiques que j’admire, tout autant pour ce qu’il a fait tout au long de sa longue carrière (et sur laquelle il revient dans son livre), que pour sa manière d’être et de faire de la politique…pourtant, je ne l’ai pas toujours aimé sa manière d’être…j’ai eu le grand privilège de réaliser un court interview en face à face de lui, alors PM, à propos de sa réforme des voies navigables. Il se dégageait de lui une sorte de malaise, il fumait beaucoup et ne semblait pas bien dans ce poste où l’autorité et le machiavélisme (surtout face à Tonton) paraissent plus importants que la compétence. ..et je lui en avais voulu un certain temps, comme déçu de voir cet homme de talent si fragilisé…et peut être, à mes yeux, inapte à sortir vainqueur des dures batailles politicardes….mon idéal ne semblait pas tenir la route…Puis, le temps a passé et Michel a su à nouveau me séduire par la pertinence de ses analyses et….en désavouant Ségolène. ..ce livre (que je n’ai pas fini, c’est un pavé) est l’occasion d’entendre l’homme parler de ses réussites et de ses faiblesses, en toute simplicité….ça se dévore…même si parfois, il est un peu trop dans la justification, faisant son petit Melanchon (genre les médias n'en ont eu que pour Mitterand, ce type sans conviction qui s'est conduit en ordure pendant la guerre d'Algérie, alors que moi, j'ai toujours fait plein de trucs pas médiatiques)...pour moi, Michel Rocard, fils de grand scientifique (son père aurait servi de modèle à Hergé pour Tournesol) incarne la compétence, la connaissance, (parfois agaçante, certes), des dossiers, mais aussi l’esprit d’ouverture, la volonté d’avancer toujours, de reconnaître chez ses adversaires les bonnes idées, et la capacité à rechercher des solutions, sans être dans l’excès de testostérone chère à certains….
Dans son bouquin, il se place un peu en vieux sage, livrant également son expérience et ses réflexions sur de nombreux sujets d’avenir, et il conclut en pointant les opportunités, mais aussi les risques de la mondialisation…pour lui, « le XXI siècle sera celui de la gouvernance mondiale…ou bien, nous ne serons plus. »

 

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