Le JDD évoquait hier le combat de David Servan Schreiber contre la maladie. On peut saluer le courage et l’énergie de ce chercheur professeur de psychiatrie clinique….mais sur ses bouquins, je voudrais rapporter ici une expérience vécue.

Les hasards de la vie ont voulu que son best seller (traduit en 40 langues et vendu à plus d'un million d'exemplaires...il faut dire que le titre est vendeur)  traitant de l’anticancer est sorti en librairie il y a bientôt quatre ans, alors que quelqu’un qui m’est proche subissait une intervention pour tumeur au cerveau. Bien évidemment, cette personne reçut le livre à l’hôpital, quelques jours après l’opération, et alors qu’un grand nombre d’incertitudes pesaient sur son avenir et que le diagnostic était incertain…

On ne peut pas dire que, placé dans ce contexte, le bouquin soit très rassurant, car toute le première partie raconte l’ histoire personnelle de DSS et évoque le pessimisme des statistiques…pour faire simple, c’est comme si luttant après une crise cardiaque pour survivre, on vous collait devant le nez une courbe de survie….avant de regarder avec optimisme la partie droite de la courbe, vous auriez surtout le nez sur la partie gauche de la courbe (et vous vous mettez à chercher partout des courbes)….pas très fin, le psychiatre…

Pas très fin et pas très facile à décoder, quand on a la tête dans le sac…..car le bonhomme est quand même très tourné sur lui-même, très scientifique et pas très à la portée du plus grand nombre. pour les cent premières pages…

Seconde grande série de remarques, l’alimentation anticancer…le médiatique docteur Cymès rappelait sur France inter en fin de semaine dernière que ce genre d’appellation reste à prendre avec des pincettes, car tous nos aliments sont pollués et rien ne prouve scientifiquement qu’une alimentation diversifiée est plus nocive que de manger tous les jours des brocolis et du boulgour au curcuma (dont on peut détester le goût)…

Ensuite, pour le mental, il préconise de guérir de ses blessures psychologiques….pas si simple, vous devriez le savoir, monsieur le professeur de psy et ce ne sont pas quelques bons mots qui effacent une histoire personnelle…et pour finir, tant mieux pour DSS s’il peut prendre ses quartiers dans une villa face à la mer, mais tout le monde n’a pas ses moyens et la richesse de son parcours…à moins de se mettre aussi à écrire un bouquin qui devienne un best steller….je vais en parler à mon proche...

Illustration extraite de l’ouvrage « Anticancer » de DSS page 33. Tout le monde sait bien sûr ce qu'est le mésothéliome ....les psychiatres devraient savoir que les patients réagissent aussi par comparaison et par analogie....ce qui vaut aussi bien pour les courbes que pour le style de vie ou la richesse du parcours, une idée pouvant en amener une autre par association,à l'opposée au but à atteindre...