Le dernier film de Ken Loach, primé à Cannes, a un petit air de déjà vu. Les premiers films du réalisateur anglais traitaient déjà d’exclus, appartenant aux couches pauvres de la société, devant faire face aux préjugés, à la violence et à la bêtise de leurs semblables. Certes, on change d’univers, les distilleries de whiskys servant de toile de fond à une sortie possible de l’impasse sociale dans laquelle se trouve le héros…mais assez vite, on se doute de la manière dont le film va se terminer, car les ficelles sont grosses et les éléments de scénario s’appuyant sur tous les stéréotypes du genre : personnage querelleur, issu d’un milieu déséquilibré, condamné aux Travaux d’Intérêt Général, rencontre de l’amour et de la paternité, éducateur bon samaritain, argent roi, etc…
Quitte à faire dans le bisounours, on aurait aimé voir le héros s’en sortir grâce à sa découverte d’un monde raffiné, par son travail sur les alcools d’exception et grâce à ses compétences de goûteur…mais point du tout, le dénouement est assez tiré par les cheveux, presque grotesque…et au fond, assez peu moral.
Bref, ne comptez pas non plus sur la qualité des images pour rattraper ce Prix du Jury donné à tord, à mon avis, car chez Ken Loach, l’image est souvent aussi crade que les murs de brique délabrés des cités populaires anglaises…
On peut vite oublier.
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