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L'hiver de Monet

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Escapade ce jour sur les bords de Seine, au petit village de Vétheuil, tout d’abord, à la limite du Val d’Oise et de l’Eure, où Monet vécut probablement ses heures les plus sombres.

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Son modèle préféré, Camille Doncieux, devenu son épouse, et qu’il a peint si magnifiquement avec son ombrelle quelques années plus tôt, quand il habitait Argenteuil, décède fin 1879, dans de grandes souffrances, dans une petite maison, qu'il partage avec une autre famille, faute de moyens, située à Vétheuil…Il doit emprunter pour la faire soigner...Elle repose au cimetière du village...Monet la peint sur son lit de mort*, un tableau qui dégage beaucoup d'émotion,  puis fait disparaitre la toile qui ne sera rendue public qu’en 1963.

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Puis, notre ballade, sous un soleil voilé, se poursuit tout naturellement à Giverny, à une douzaine de kilomètres, où Monet vécut pendant la Grande Guerre et y termina sa vie, avec de gros problèmes de vue. En ces derniers jours de l’année, les rues sont désespérément vides, les auberges sont closes et les cars de touristes américains et asiatiques ne sont pas là à faire tourner leur moteur en attendant les groupes…

 

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La maison de Claude Monet est fermée au public et les nymphéas en ces moments d’hiver, n’ornent plus les bassins…A Giverny, le vieux peintre  est neurasthénique, car après la mort de Camille, il traverse souvent de grandes phases de déprime. Sa peinture change, elle devient moins vivante, il  se consacre surtout à la nature. On pense aux nombreuses correspondances et confessions entre lui (malheureusement, presque toutes les lettres de Monet ont été brulées par le Tigre ) et Clémenceau, qui lui remontait le moral et à qui ce dernier aurait dit  « Je vous aime parce que vous êtes vous, et que vous m’avez appris à comprendre la lumière. Vous m’avez ainsi augmenté. Tout mon regret est de ne pouvoir vous le rendre. Peignez, peignez toujours, jusqu’à ce que la toile en crève ».

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* Je trouve, mais ce n'est qu'une impression personnelle, que les grandes touches bleues rappellent les touches de la  fameuse série de toiles "Camille à l'ombrelle" de 1876.

 

 

 

 

 

 

 

 

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