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La Comédie du Pouvoir (1977)

Les gens ne comprennent pas que les équilibres sont rompus en profondeur. Ils se figurent encore qu’il s’agit de les rétablir dans l’Etat antérieur. En fait, nous allons vers un appauvrissement de l’Occident. Il s’agit de savoir comment va s’organiser l’appauvrissement. Mais nous avons en France des éléments de vigueur et notre but doit être de rejoindre le camp des plus forts comme l’Allemagne ou les Etats Unis.

Valéry Giscard d’Estaing, en 1974, cité par Françoise Giroud

 

Dans les diners en ville comme dans les réceptions de Province, et même aux yeux des journalistes avertis, le Ministre est comme revêtu d’une pellicule invisible, mais à chaque instant sensible à qui la porte, tunique du mystère, tunique du pouvoir, costume de scène.
Si le Ministre dispose d’une relative liberté, c’est la politique du ministre des Finances qui en trace, d’abord les frontières.
Ceux qui servent l’Etat depuis longtemps le constatent avec effroi ou satisfaction, selon qu’ils sont ou non lucides : au fur et à mesure que l’Etat élargit le champ de ses interventions, de ses responsabilités directes, de ses compétences, leur charge croit à une allure qui va en s’accélérant en même temps que grandit l’exaspération de ceux dont la vie quotidienne, la marche des affaires, les transactions, allocations, autorisations et subventions sont soumises à leur décision.

Ceux qui détiennent le pouvoir d’Etat, parce qu’ils sont harcelés par la récrimination et la critique permanentes, éprouvent vivement le sentiment de l’injustice qui leur est faite, et de l’ignorance où se trouve l’immense majorité des difficultés que recouvre ce mot : gouverner.

Le divorce d’avec la vraie vie est peut être le plus grand danger menaçant les gouvernants et leurs conseillers, qui ne fréquentent plus que les statistiques.

Françoise Giroud La comédie du pouvoir (1977)

Il n’y a pas de grande personne

André Malraux

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