La France recule, en matière d’enseignement….on découvre l’Amérique ou quoi ? J’ai l’impression que cela nous arrive dessus comme la crise financière, le chômage de masse, la perte d’un degré d’une agence financière…on a l’impression qu’on décline, vient de dire ce matin le chroniqueur en ouverture de journal….mais quelle farce, quelle hypocrisie…PISA rend tous les trois ans son rapport….les derniers n’étaient déjà pas bons, mais on a vite enterré la chose, on s’est vite empressé de dire que PISA n’était pas fiable, que notre système d’évaluation était différent, et patati et patata, qu'en France, on formait des citoyens (comprenez Fonctionnaire formaté socialiste franchouillard, bien malléable, bon petit soldat d'un appareil bureaucratique) .... même si de nombreux sociologues ont dénoncé le problème depuis au moins 2000…et moi, l'idiot du village, je peste depuis plus de dix ans, à droite, à gauche, pour expliquer (en passant généralement pour un vieux fou obsédé et râleur) que notre système éducatif pêche sur le plan de la méthode, des programmes, de la carte scolaire, de l’égalité à tout prix, du manque de formation des maitres au numérique et à la pédagogie moderne (il faut aller voir sur internet où on en est à ce sujet, sur les sites officiels, pour un modeste spécialiste comme moi, c’est surréaliste), etc …le fond du problème, c’est que nos pratiques datent de Jules Ferry, que les réformes multiples aggravent souvent la maladie, et que Chevènement a mis en place en 1983 l'égalité des chances (????), une belle formule électorale sans maitrise véritable du sujet…et comme cela ne passe pas, dans de plus en plus de classes de zones généralement défavorisées, le prof désemparé, seul, désabusé, de moins en moins respecté, pressé de voir arriver les vacances pour échapper à des classes indomptables,  tacle Molière au profit de Harry Potter ou de la notice d'aspirateur,  s’il le peut encore, accentuant les inégalités avec Janson de Sailly, Louis le Grand, Montaigne ou les grands lycées parisiens, où les petites élites se reproduisent tranquillement, loin de la meute des banlieues.

 Alors, ça va changer ? On va travailler par module, à la finlandaise, avec objectif à atteindre, dés le collège ? On va mettre en place une base de données numérique de kits pédagogiques multimédia  téléchargeables pour tous les maîtres, à adapter en fonction du niveau de chaque élève, comme en Corée ? On va abandonner cette carte scolaire qui formalise les inégalités par zone géographique, où on se retrouve entre enfants de cadres sup et hauts fonctionnaires, ou entre populations issues du monde entier sans maitrise de la langue  ? On va  transformer l’école en lieu de plaisir, alors que pour beaucoup, cela ressemble de plus en plus, à une cour de prison, genre "le Prophète", où règne la peur de bandes  de plus en plus violentes ? On va rendre les programmes lisibles, réalistes, absorbables, qui ne feront pas simplement appel à la mémoire, mais formeront vraiment à la conception, à la résolution de problèmes, à l'esprit critique, etc.. ? On va comme les pragmatiques anglo saxons, chercher rapidement à changer de fusil d' épaule ?

 Non, bien qu'on dispose dans les placards du Ministère de dizaines de rapports intelligents sur le sujet, on va nommer une commission…on va consulter les partenaires sociaux concernés pour entamer le dialogue…on va faire une évaluation de plus, dans le meilleur des cas, on essaiera un test sur un site, après avoir eu bien du mal à décider, puis on mettra en place une nouvelle commission pilote, qui conclura qu’il suffit d'embaucher de nouveaux professeurs ou que la théorie du genre n'est pas assez mise en application…repassez dans neuf ans, on sera alors à la cinquantième place sur PISA…