« Notre société est tourmentée par les forces sombres de la division » déclarait Manuels Valls hier, dans une longue interview au Journal du Dimanche, rêvant d’un sursaut unitaire….mais la division, vieux, elle est partout, et cela ne date pas d'hier…elle n’est pas seulement entre la droite et la gauche, entre fonctionnaires et salariés du privé, elle se loge dans la religion, dans chaque corps de métier, dans chaque famille.
Entre le curé rouge de banlieue, partisan du genre, de la PMA et Monseigneur Barbarin manifestant pour la famille, quel rapport. Quel unité y-a-t-il entre un professeur enseignant en prépa dans un grand lycée parisien, correctement rémunéré, avec des élèves globalement très motivés, et un enseignant de zone prioritaire ou rurale défavorisée, à qui on demande de porter tous les problèmes de la société.
Quel rapport entre un généraliste parisien, quarantenaire, qui ne sort pratiquement plus de son cabinet, (sauf pour voir de grands handicapés ou des personnes en fin de vie), fonctionnant en multi processing, hyper stressé, coincé derrière son écran, un œil sur sa messagerie (si j’ai un problème de santé, je lui envoie un mail, décrivant mes symptômes, auquel il me répond GRATUITEMENT, en faisant un pré diagnostic), un autre œil sur son Iphone, et entre deux clins d'œil, un bref regard sur mes analyses de sang, donc quel rapport entre ce praticien, qui prend ma tension et écoute le cœur sans que je m'allonge et que je retire pull et chemise, pour gagner du temps, et un vieux briscard de province, qui fait ses visites le matin et se comporte toujours comme un médecin de famille, prenant des nouvelles de la grand mère et échangeant trois mots sur les ravages de la dernière tempête.
La complexité du monde est telle, qu’il devient de plus en plus difficile de rassembler la société autour de concepts simplistes, internet étant par ailleurs, un extraordinaire outil de contestation, d’information, voire d’intoxication…Or, on a le sentiment que la politique fonctionne toujours comme dans les années 80, en tentant de respecter des engagements faits en campagne, souvent d’un intérêt mineur, en perspective de la complexité des problèmes, Edgar Morin l’avait bien pressenti (sauf que Edgar Morin, pour des raisons qui m’échappent, encourageait à voter PS, avant de reprendre depuis, une certaine distance vis-à-vis de Hollande) … c’est voué à l’échec et la radicalisation gauche droite n’a AUCUN avenir, au contraire, elle pollue de plus en plus le paysage, en montant les gens encore un peu plus les uns contre les autres…c’est fini, il faut changer de braquet…faudra t-il une guerre civile pour le comprendre ? Ou que les gens, lassés, usés, fatigués, votent pour LE Pen, histoire d’essayer autre chose…Très grave, très très grave….