Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les bourgeois et les gueux

La gauche pourrait mourir, il a raison d’avoir la trouille Manuel…car la révolution pourrait se rejouer à l’envers et les gueux pourraient se retourner contre les bourgeois…les bourgeois troublés regardent toujours passer les gueux, comme disait Jean Richepin, un normalien contestataire du XIXème, qui s’exprimait dans son poème sulfureux, les « Oiseaux de passage », repris par Brassens et plus tard Leforestier… un texte fort, tellement fort, qu’il a été peu compris, les bourgeois en particulier, ne se reconnaissant  jamais dans ces portraits pas très flatteurs, comme les bourgeois décrits par un autre artiste, un vrai lui aussi, Brel… Qu'est-ce que vous avez, bourgeois ? Soyez donc calmes. Croyez-vous que votre fumier ait pour eux des appas ?

 

Qui est gueux ? Qui est bourgeois ?

Les grands et les petits bourgeois sont aussi nuisibles l’un que l’autre, malgré leurs bonnes intentions, ce n’est pas une affaire de pognon, mais une manière de vivre, une manière de naitre… Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie Toujours pour ces gens-là cela n'est point hideux
Car en France, quand on naît bourgeois, on reste  toujours bourgeois dans sa tête, même si on devient socialiste…surtout, si on devient socialiste,  pour donner un sens à une vie bien triste et bien morne….pour pouvoir faire le beau autour des apéros à la mairie avec monsieur le Maire, à parler des poèmes qu’ils n’ont pas lus, des romans qu’ils n’ont pas écrits, des amours qu’ils n’ont pas vécus, des vérités qui ne servent à rien…….

 Les gueux ? Ils pouvaient devenir volaille comme eux. Mais ils sont avant tout les fils de la chimère, Des assoiffés d'azur, des poètes, des fous,

Là, non plus ce n’est pas une affaire de pognon… on peut être sans le sou, intermittent du spectacle et en avoir marre de faire le pingouin pour des coqs, qui piaffent  sur les ondes que la culture, c’est notre pétrole…parce que le pétrole cela rapporte sans avoir besoin d’être subventionné et beaucoup de pauvres bougres, pas toujours très doués, certes,  mais on n’ose pas leur dire, se retrouvent les dindons au service de producteurs, de théâtres, de services culture qui n’ont pas un rond…fais l’artiste et tais toi, fais rire et fais plaisir aux bourgeois…allez danse…fais nous rire….c’est pour la bonne cause…tu sais, nous, les bourgeois, on t’admire, on ne saurait pas faire ce que tu fais…
Car les vieux bourgeois, ils aiment aller applaudir les gueux à Avignon ou dans les festivals, passer quatre heures à écouter des pauvres raconter leur histoire dans la Cour d’Honneur, avec un petit peu de musique, ça leur passe le temps, ça nourrit leurs conversations, eux qui n’ont souvent pas d’histoires…mais la commune n’en peux plus d’allouer des  budgets  à des spectacles pour petits profs pendant que le peuple à côté crève de faim et vote FN pour marquer son désespoir…,Oh, le bon Monsieur Pie va se mettre en colère et va se retirer de son perchoir, Monsieur Pie, il aime bien faire chanter le  peuple, mais il n’aime pas que le peuple chante sans qu’il tienne la baguette, Monsieur Pie, et qu’on ne lui donne plus de sous pour faire des chorales de gueux, pour faire de la Cucul-ture…

Après les dindons, les pigeons..

Ces nouveaux entrepreneurs qui se retrouvent dans les « pigeons contestataires », un mouvement qui recrute des patrons nouveau look en basket et  pantalon de jean, qui dirigent des Start up, par exemple, cette bon dieu d’informatique que nos vieux intellectuels faiseurs de lard, méprisent tant, car ils ne comprennent souvent rien à cette révolution qui perturbe leur sieste, et surtout, ces dirigeants, jeunes et dynamiques,  représentent les nouveaux bourgeois qui refusent les codes de leurs aînés, qu’avait si bien décrit Bourdieu et qui pourraient prendre leur perchoir…Les bourgeois,  ils savent se  moquer de ces ambitieux mercantiles, parfois peu diplômés, comme Steve Job qui n’aimait pas beaucoup l’école, et qui veulent renverser le système, sans passer par les voies bien balisées de la méritocratie nationale … les pigeons aussi en ont marre, comme les dindons de la farce, et ils refusent de payer des impôts pour engraisser les oies et voir le pays tomber..

Ah, les bourgeois n’ont pas fini d’être troublés de voir défiler  les gueux….

Les commentaires sont fermés.