Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Inégalité, genre et humanité 2.0

La France, pays des inégalités ? En tous cas, ce pays est étrange, revendiquant plus que n’importe où au monde, l’égalité comme valeur première, les droits de l’homme, avec un combat partagé par une majorité contre le libéralisme…pourtant, les études tombent et prouvent que notre système scolaire est loin d’être performant dans ce domaine, les statistiques montrent que, malgré l’un des poids le plus fort de la planète en matière  d’impôt et de taxes et tous genres, la plupart des affaires importantes appartiennent toujours à une minorité de très riches, et le risque nous guette sérieusement de se retrouver en queue de pelotons des pays européens. Alors ?

En fait, il y a comme une grosse chape de plomb qui pèse sur tout cela, comme si on maintenait le plus grand nombre dans l’ignorance pour mieux le maitriser, en lui répétant tous les jours qu’il est le plus cultivé du monde et très fort en politique, histoire de  flatter son égo, pour mieux l’endormir…

Comme dirait la grande blonde, qui malheureusement pour notre avenir, dit souvent des vérités, il y a comme une sorte de consensus entre droite et gauche pour ne rien bouger en profondeur. Alors qu’on annonce à horizon 2025 la perte de millions d’emplois, à cause en particulier des évolutions technologique, alors que tout se renégocie en ressources et matières premières sur le plan mondial,  le programme du couple Sarkozy-Juppé pour 2017, basé sur la suppression des 35 H et la défiscalisation des heures suppl., est aussi pâle et minable que celui de Hollande. En fait, comme on sait que nos concitoyens ont encore un beau patrimoine, on redistribue, on tasse le paquet pendant que les élites se sauvent et que les directions des grandes entreprises fuient l’hexagone, alors que la France est le pays d’Europe qui a donné naissance au plus grand nombre de multinationales d’Europe …et roule ma poule.

Pendant de temps là, dans de nombreux autres pays à l’étranger, on cherche tout azimut, de nouvelles solutions pour lutter contre les inégalités, en Angleterre, en Suisse, aux Etats unis, en Scandinavie, voire en Allemagne qui réforme son système scolaire depuis 2003* , comment rendre les élèves plus créatifs, pour en faire des citoyens plus chanceux et on ne s’interdit rien…on sait en particulier que l’un des secteurs qui peut le plus changer les choses est le secteur de l’éducation.

Même si dans la plupart des systèmes existants, cela ressemble à la France, comme en Angleterre, où  de nombreux industriels et les conservateurs ont fait valoir qu’il était préférable en économie libérale, que la population soit politiquement ignorante ou passive (Travaux de Madeleine Arnot sur le Genre, l’Enseignement et la Citoyenneté) et si on retrouve des théories similaires aux Etats Unis, comme dans les études de Henry Giroux (Pédagogie critique, pédagogie des opprimés Ce dernier explique qu’il existe aux Etats Unis, comme en occident, une relation étroite entre Etat et le contrôle Social, reposant sur obéissance et conformité.), livres, conférences, cours en ligne, articles dans les médias se multiplient beaucoup plus que chez nous sur ce thème, et s’intéressent de manière pragmatique à ce qui se passe ailleurs.
Le rôle des médias est également pointé comme modeleur des comportements des citoyens. C’est particulièrement vrai pour les religions. Dans une étude de l’organisme international d’étude des médias, Médiatenor, il est pointé qu’avant le 11/11/2001, l’islam  était peu présent dans couverture médiatique américaine  et en particulier l’extrémisme religieux était peu abordé. Depuis, l’islam n’est guère abordé davantage, mais dans près de 50 % des articles ou des reportages TV, on associe islam et terrorisme, guerre ou fondamentalisme. Voici que cela donne sur les esprits en tant que perception négative de cette religion (près de 80 %, voir graphique ci-dessous) et on sait bien aujourd’hui, que ce constat est devenu la base du discours de recrutement d’Al Qaida et de ses dérivés, qui monte en flèche, la France étant l’un des pays les plus touché.

Perception des religions aux Etats Unis en 2013 

Revenons à notre système d’éducation. Le notre pourrait être bon, mais il est vieillot, inadapté au monde moderne, trop sélectif, très hypocrite dans ses finalités vendues aux élèves, et mène tout droit une trop grande majorité de jeunes à Pôle Emploi…et la formation tout au long de la vie, trop liée au monde économique,  (voir la différence avec le Lifelong Learning) n’est pas bien développée en France dans les esprits, la formation initiale dans l'hexagone, signant pratiquement toujours un destin  (pas de seconde chance).

Les socialistes essaient bien de toucher au genre, en particulier le déterminisme lié au sexe, mais on s’intéresse peu à l’étude critique et approfondie du déterminisme social et à la remise en cause de l’enseignement dans ses méthodes, son rythme, ses objectifs même, pour raisons de clientélisme, les enseignants représentant une partie non négligeable de l'électorat socialiste.

Pourtant, à l’étranger des français, comme Bourdieu et Michel Foucault, sont pratiquement toujours cités comme des références de base, quand on parle inégalités.

A Edimbourg, Steve Fuller dit que c’est l’Humanisme qui a échoué. Lui aussi cite Foucault, Bourdieu et Camus. Pour lui, il faut inventer un nouvel Humanisme (j’y reviendrai dans un prochain article), et les pratiques éducatives sont le fondement de ce changement, qui pour lui passe par une modification profonde de notre état d'esprit, y compris notre manière de vivre et de mourir.

C’est pourquoi il faut s’intéresser aux nouvelles technologies de l’information, non pas pour remplacer le professeur, au contraire, il faudra des enseignants encore plus performants, mais s'ouvrir, faire mieux, tenter de nouveaux challenges.
Cela permet des choses simples, comme profiter par exemple de la modélisation, pour aller beaucoup plus vite sur des concepts complexes ou pour se donner davantage de moyens d’ouvrir des horizons aux populations qui en maquent à cause de leurs origines.

Aujourd’hui, par exemple, il est difficile avec des méthodes traditionnelles, de manier des statistiques avec des jeunes élèves…pour faire une courbe sur du papier millimétré, il faut maitriser pas mal d’acquis mathématiques. Avec un ordinateur, on peut, sans connaître tout sur la boite noire, faire varier des paramètres et comprendre immédiatement sur un écran ce qui se passe. Mais l'apport des technologies permet des choses bien plus importantes, comme fédérer et mutualiser  des contenus, les rendre plus attractifs, multiplier les points de vue, être plus vivant, plus flexible, utiliser des modules produits par d’autres et passer plus de temps sur les problématiques des élèves, en personnalisant grâce à des bibliothèques de contenus pédagogique, l’enseignement, afin de s’adapter aux rythmes, aux types de mémoire et aux motivations de chacun.

Informatique ou pas, on revient toujours aux objectifs, au contrat passé entre l'élève et le corps enseignant, voire à des considérations politiques et philosophiques. C'est quand même bien autre chose qu'un gadget inutile, non ?

* le système éducatif allemand repose sur le Bildung, notion qui associe l'acquisition du savoir au développement de soi : l'enfant doit se développer et grandir  selon son propre rythme et ses compétences individuelles.  Cette conception remonte à 1800 et repose sur le principe que l'enfant participe activement au processus de formation ("Bildung") auquel le professeur prend part lui aussi. L'éducation ne met pas l'accent sur la transmission du savoir, mais sur l'épanouissement de l'enfant. (Source : Publication du CIDAL, Ambassade d'Allemagne).

 

Les commentaires sont fermés.