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Le vieux costume

Alexis Tsipras est-il un traitre ou inaugure t-il un style de dirigeant nouveau, où la volonté de trouver des solutions, la détermination, le pragmatisme, la simplicité l'emportent sur l'idéologie, le clientélisme, la démagogie, le coup de bluff et les stratégies tordus ?

On le saura bientôt, mais sûr que cet homme là a déjà prouvé, avec son optimisme quasi messianique, qu'il peut dépasser ses formules provocatrices, son nationalisme exacerbé et les revendications gauchos d'un autre âge, qui l'ont amené au sommet de l'Etat, où il semble rassembler aujourd'hui bien au delà de son camp, un camp qui par contre, ne sait plus bien à qui il a à faire.

Il porte la douleur d'un Etat écrasé par ses mauvais réflexes et ses mauvaises habitudes, mais surtout l'espoir de jours meilleurs, et son profil tranche avec les professionnels classiques de la politique, coincés dans un maniérisme bourgeois, chez qui les calculs en tous genres sont le fond de commerce.

Possédant une grande dose d'énergie, comme d'une certaine manière la Chancelière allemande, il peut passer des heures fastidieuses à écouter et à négocier pour essayer de trouver la voie qui mènera à un petit bout de lumière.

Ses qualités sont différentes d'un Schauble, qui est aussi un tenace au réalisme glacial, qu'on a beaucoup tendance à caricaturer en Europe comme une sorte de néo démon (on préférerait une Allemagne plus faible, comme probablement Mitterrand l'avait espéré en créant l'euro), mais qui lui aussi, veut terminer sa carrière en apportant sa pierre à l'Europe, pour qui le rêve d'un avenir radieux avec un modèle économique jugé souvent inégalitaire (les impôts écrasent de plus en plus les classes moyennes en Allemagne), repose sur une minorité d'hommes audacieux et créatifs...Schauble sait que la majorité du peuple est lente et peu responsable, quel que soit le pays, beaucoup, en ex RDA en particulier, ne veulent pas entendre parler d'économie ou de nouvelles technologies, demeurant un peu trop branchés culture et littérature...en Grèce, Tsipras n'est pas au bout de ses peines, il va lui falloir jouer les Hercule pour bousculer le recours trop fréquent à l'Etat Providence, avec un peuple à la fierté mal placée, n'hésitant pas à travailler au black pour gagner un peu plus, tout en manifestant pour des services publics de qualité...

Et puis, comme je le dis souvent, les humains ne changent que sous la contrainte...la Grèce n'a plus beaucoup de choix et Tsipras le sait, c'est là sa chance, qui fera peut être de lui, un homme qui aura vraiment marquer l'Histoire.

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