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Quand la gauche se taille des costards et quand la droite joue l'Histoire

Je ne croie vraiment plus aux notions de gauche et droite…ce sont des débats qui ne m’intéressent plus beaucoup, et je m’amuse à écouter Onfray chaque matin sur France Culture régler ses comptes avec les penseurs de gauche, défendant (parfois pitoyablement et de manière assez popu) sa vraie gauche, au grand désespoir  de la bande de Libé Médiapart qui voient en lui un réac de droite, en employant vis-à-vis de lui des méthodes peu démocratiques dignes des staliniens….

Ce fractionnement des idées  ne me parait plus être dans l’air du temps…je ne nie pas l’existence de  courants de sensibilités différentes, voire très opposées, mais pour moi, la gauche n’est pas plus sociale que la droite qui elle, n’est pas plus injuste à certains moments que la gauche, avec sa politique ambigüe face aux migrants ou quand elle pousse à fond la flexibilité des salariés dans le privé…

Non, car plus aucun politique sérieux ne pourra faire l’impasse sur les inégalités, au risque d’avoir à faire face à de grands mouvements sociaux ou faire croire que le chômage peut baisser par miracle, dans un monde numérique qui va mécaniser de plus en plus d’emplois. Toutes les idées sont à débattre et on ne doit rien s’interdire dans un monde de plus en plus livré au marketing, au nom de je ne sais quel dogme…ou religion.

A ce sujet, l’Histoire est un bon terrain d’expérience…on a beaucoup trop laissé ce domaine à des gens qui ont toujours tendance à transformer le passé pour en faire un roman (L’idée n’est pas de moi, il suffit de relire Bloch ou Foucault), voire de la propagande, ou servir de socle à la formation socialiste des masses. Jean François Lyotard, en 1979 remettait déjà en cause l’existence d’une vérité universelle, renvoyant déjà la légitimé des lois et des grands récits à la poubelle.

Je voudrai ici rapporter un exemple, qui montre bien à quel point il est difficile de se faire une opinion.

Trouvant en kiosque le magazine Histoire du Figaro, je me suis fendu de quelques euros, afin de découvrir ce magazine que je ne connaissais pas. Rapidement, il m’est apparu dès les premières pages, des prises de positions à priori assez surprenantes, comme le point de vue réactionnaire de Bellamy sur la réforme des Collèges…pas trop étonnant, d’après le net, ce Bellamy a joué un rôle non négligeable dans la Manif pour Tous ….du coup, je me suis intéressé à Michel de Jaeghere, directeur de rédaction de la revue Histoire, et à Jean Tulard, conseiller scientifique du magazine, grand spécialiste de Napoléon….Tulard est reconnu comme un grand professionnel rigoureux par…Médiapart pour ses recherches sur Bonaparte, par contre Libé lui taille des costards pour son Dictionnaire du Cinéma, l’accusant de n’avoir rien compris au cinéma soviétique…ok…pour Michel de Jaeghere, je découvre qu’il est également Vice Président de Renaissance Catholique, qui se présente comme une association fidèle à la liturgie et l’enseignement traditionnel de l’Eglise Catholique…bref, comme le disait une enquête de Libé, qui citait Jaeghere, le mouvement anti mariage gay est un petit cercle…

Un peu refroidi quand même par la ligne éditoriale du canard, je poursuis quand même ma lecture du Figaro Histoire, et je tombe sur un article évoquant Le Corbusier et son passé vichyste…le thème m’intéresse, vu que j’ai lu le dernier bouquin de Chaslin (du coup lui, est plutôt bien de gauche, collaborant dans sa carrière au Monde, Libé, l’Obs, etc…), qui s’attarde trop longuement, de mon point de vue,  sur les influences d’extrême droite de l’architecte…pourtant, j’ai retrouvé depuis une intervention du Corbu dans un film de propagande de la CGT de 1938 et du coup, j’adhère aux conclusions de Jean Sevilla qui signe l’article du Figaro Histoire (Sévilla est également répertorié comme sympathisant de la Manif pour Tous par Wikipédia, intervenant également régulièrement sur le site Boulevard Voltaire, décidemment, ce canard est un repère d’intégristes). Je cite Sévilla : Le Corbusier était plus opportuniste que militant, prêt à servir n’importe quel régime pour servir ses théories. Néanmoins, comme le souligne le journaliste, son rêve de bâtir des cités radieuses de l’Amérique latine jusqu’à l’Inde révèle une intention de créer un Homme Nouveau, pouvant vivre n’importe où dans les logements standards, niant l’Histoire et les cultures locales…ce qui en ferait, pour lui, un individu tenté par des idées totalitaires.

Comme quoi, tout point de vue est intéressant, mais il est quand même difficile à un auteur de ne pas placer sa petite phrase pour mettre en avant ses thèses …le tout, c’est de savoir qui on lit et de passer un peu de temps à visiter le CV des gens qui s’expriment….et puis, nous ne sommes que des humains….

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