Les choses ne vont pas très bien pour Tsipras en Grèce, qui semble enregistrer une baisse importante dans les sondages…on peut douter de la fiabilité de ces sondages dans une société aussi agitée que la Grèce de cette rentrée, qui a vu rappelons-le la nomination de Vassiliki Thanou comme PM de transition, sous l’œil du clergé comme l’impose la tradition... L’Université de Macédoine estime que Tsipras serait en train de dévisser rapidement et aurait perdu plus de la moitié des opinions favorables dont il bénéficiait en mars dernier.
Plusieurs causes peuvent expliquer cette chute, qui voit le Parti conservateur Nouvelle Démocratie reprendre du poil de la bête.
D’abord, sur le plan économique, les choses ne se sont pas améliorées depuis 6 mois, le quotidien des grecs aurait même tendance à empirer, avec les dernières mesures d'austérité qui pèsent de plus en plus fortement sur le porte monnaie, y compris des plus faibles . Je passe sur les problèmes liés aux migrants, qu'on en sait pas traiter autrement que par de vagues déclarations d'intention d'une gauche loin des réalités. Par ailleurs, le volte face de Tsipras, avec les divisions engendrées dans ses propres rangs, dont une partie souhaite revenir à la drachme, une idée qui retrouve de la vitalité dans le peuple, associé à ses stratégies jugées un peu trop calculatrices (référendum inutile, démission rapide, refus affiché d’être PM d’un Gouvernement d’Union Nationale dans lequel serait présent la droite, grand flou sur l’ouverture à des partis plus traditionnels, y compris au centre gauche, etc…) n’arrangent pas la lisibilité des citoyens qui souffrent, et qui commencent à en avoir sacrément ras le pompom.
Enfin, le changement avec Syriza n’a pas chassé la corruption dans le pays, au contraire. On peut ainsi lire un édito pessimiste du Rédac Chef de Ekathiniméri , assez alarmant pour l’avenir, dont voici un court extrait :
Jamais auparavant le pays n’a eu de telles personnes inadéquates dans des postes importants. La raison réside dans le mélange de la corruption, l'enchevêtrement des liens politiques et syndicaux. Un problème est que nous nous sommes habitués à la médiocrité. Quand vous entendez les gens louer des célébrités de la télévision ou des politiciens qui seraient incapables de gérer le bar de la plage locale, alors vous commencez à vous inquiéter.
Comme dirait Varoufakis avec l'humour grinçant qu'on lui connait "« je crois aux politiciens réticents, aux amateurs et je ne crois pas en ceux qui veulent faire leur carrière en politique. Un politicien de cette trempe-là est quelqu’un qui ment, qui manipule la vérité pour s’adapter aux réalités " (extrait de l'article de Jean Quatremer, sur son blog, qui reprend un article de Die Welt )