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Allemagne : de l'idéalisme à la dure réalité

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J’ai le sentiment que les opinions tournent en Allemagne, où l’accueil des réfugiés n’est pas aussi organisé qu’on pourrait le souhaiter. Die Welt révèle ce matin de gros dysfonctionnement dans l’informatique de la Police, avec une synchronisation entre les services  (Police Fédérale, Etat, Office des Migrations) qui n’est pas à jour…du coup, les saisies de dossiers doivent être faites  plusieurs fois. Inutile de dire que les piles s’entassent et que tout ne rentre pas dans la machine, sans oublier que de nombreux migrants déguisent leur identité (Pakistanais, Afghans, Africains : tout le monde se dit Syrien).

De Maizière, le Ministre de l’Intérieur,  dont certains demandent la démission,  est aux abonnés absents : « Nein,  ich arbeite », rapporte le Frankfurter, qui évoque la situation très tendue du côté de l’Autriche. « Merkel, where are you », hurlent les migrants qui en ont marre d’attendre derrière les barbelés. L’Allemagne répète qu’il est urgent que tous les états d’Europe prennent leur responsabilité, car elle ne peut faire face seule.

Le Suddeutsche Zeitung  enquête dans un centre de rétention de Bavière. On ne compte plus les heures supplémentaires des soignants et du personnel, avec pourtant de nombreux bénévoles venus en renfort.  La situation sanitaire est plus que limite, avec beaucoup de gale, du linge qu’on ne peut pas nettoyer, des matelas en mauvais état. On ne sait plus où mettre les gens, on réquisitionne le gymnase proche, bientôt des hangars à l’aérodrome. A l’Oktorberfest de Munich, la police est sur les nerfs, car à la gare, il y a un km de réfugiés sur les quais qui ne doivent pas se mélanger aux fêtards qui arrivent par centaine pour chanter et boire de grosses bières….

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On commence à douter de la Chancelière, y compris chez les Conservateurs et à Gauche, qui étaient tous derrière elle,  il y a quelques jours….Zeit parle de la fin du conte de fées, citant Delors « l’universalisme ouvert de l’Europe »   qui doit aujourd’hui se heurter à la réalité.…Il y a une différence entre le droit à l’hospitalité et le droit au service (au sens économique du terme) : Der Gast hat das Recht auf Gastfreundschaft, aber nicht das Recht auf Dienstleistung“.

Même si les autorités ne cessent de rappeler  que dans les premiers jours de la chute du Mur, c’était aussi la panique, les allemands savent que la situation n’est pas comparable et que les problèmes de sécurité intérieure n’ont rien à voir.

Bref, la semaine qui vient va être décisive pour la Chancelière….et pour l’UE !!

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