Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Au Coeur de l'Angleterre de Jonathan Coe, un livre très nostalgique

angleterre.jpg
podcast

Le « Cœur de l’Angleterre » de Jonathan Coe, est un livre très nostalgique, autour d’un monde qui s’effondre. Décrit comme le livre du Brexit par l’éditeur, et paru en France début octobre, il raconte de manière assez originale, les dix dernières années vécues par un écrivain anglais, retiré dans un vieux moulin, dans la campagne proche de Birmingham, avant de fuir un pays qu’il ne reconnait plus.

Appartenant à la classe moyenne et ayant fait des études, Benjamin, le personnage principal, âgé d’une cinquantaine d’années, mal remis de ses amours ratés, vit entouré de voisins, d’une sœur, de son père, qui a jadis travaillé dans  une usine rasée, éliminée du paysage, depuis qu’elle a fermée, dans une région dévastée, qui a votée en masse pour sortir d’une Europe jugée trop bureaucratique et trop loin des préoccupations du peuple.

On y croise aussi Doug, un journaliste brillant, qui pourrait être un correspondant du Guardian, un représentant de ces élites aujourd’hui tant stigmatisées par Boris et sa bande, Charlie, un modeste saltimbanque sans argent, qui tente de faire entendre sa voix, des jeunes, qui essaient de survivre dans un monde chaotique, qui me semble très proche de la France, avec des étrangers sur qui on crache, des politiciens à qui on envoie des menaces de mort et un agriculteur qui en a ras le bol de Bruxelles et de ses recommandations. On y découvre aussi un think tank, à la manœuvre proche du 10 Downing Street, hyper libéral, qui a bien l’intention de faire de la GB une sorte de Singapour.

Le livre se termine de manière très mélancolique, sur une chanson très poignante de Shirley Collins, une chanteuse de folk, qui a du connaitre la gloire dans les années 70. Je n’ai eu aucun mal à la trouver, elle est en pièce média en haut de page. En voici les paroles du premier couplet :

Adieu Vieille Angleterre, adieu
Adieu richesse sonnante et trébuchante
Si le monde s’était arrêté dans ma jeunesse
Je n’aurai jamais connu ces tristesses.

En reposant le livre que je viens de finir, je pense à cette Angleterre, avec ses jolis villages, aux petites fenêtres des bow-windows si coquettes, mais aussi à ces terribles villes de  brique rouge, où la pauvreté traine sa vie dans le brouillard, la grisaille et les canettes de bière brune. Je songe aussi à son NHS, le plus grand système public de santé au monde, très mal en point, manquant d’argent et de moyens, avec des toubibs épuisés, qui quittent le navire, un vaste paquebot à la dérive, qui n’est pas très éloigné de nos hôpitaux publics, et que Boris Johnson a instrumentalisé, en faisant croire aux citoyens qu’il allait renflouer ses services en utilisant l’argent qu’on ne donnera plus aux européens pour financer des fonctionnaires incompétents, et aux français, pour payer leurs chasses à courre...comme quoi, il n’est pas très difficile de faire basculer un pays avec des mensonges..

Joint : Adieu to Old England by Shirley Collins

Les commentaires sont fermés.