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Hypothèse sur la violence des rapports sociaux en France, la maitrise du Langage

J’aurai aimé avoir le talent de Tchekhov, qui a écrit des centaines de nouvelles, qui font parfois quelques lignes, étant capable de traduire dans une courte histoire, les conflits tragiques entre désir et statut social, valeurs démocratiques d’une Russie qui commence à se libérer de ses tyrans et mythes ancestraux…des drames qui sont les thèmes qui traversent toute la littérature russe de la fin du XIXème siècle, de Dostoïevski à Tolstoï, Gogol, Bounine, Boulgakov, en passant par celui qui fut le maitre en la matière : Pouchkine.

En France, ces conflits qui tuent nos rapports sociaux et les relations les plus intimes, générant violence, disputes, et surtout inégalités, sont à la fois identiques, mais aussi compliqués par ce qui n’existait pas en Russie, l’importance démesurée de l’image qu’on donne de soi, propre aux nations méditerranéennes, et surtout la maîtrise de la langue française, un grand marqueur du déterminisme.

Ayant été éduqué dans un collège de banlieue populaire communiste, et autodidacte, je sais particulièrement de quoi je parle, souffrant toujours avec les accords, l’orthographe et les exceptions grammaticales…C’est pourquoi je perçois, mieux que d’autres probablement, l’enfer que va devenir la vie de notre dernier Prix Nobel, la pauvre Annie Ernaux, qui a grandie comme moi, dans un milieu familial modeste, où l’étendue du vocabulaire était faible, aux conversations souvent bas de plafond – les armoires vides - et où les profs de français de troisième ordre.

Même si Annie Ernaux a fréquenté l’école privée d’Yvetot, ce n’est pas Henri IV, Janson de Sailly, où ont étudié Assouline et Finkielkraut qui l’ont gentiment démolie, avec un terrible mépris de classe…Ce n’est pas Saint Louis de Gonzague, qui a produit nombre de personnalités, dont Bruno Lemaire, Léa Salamé, ou mon « grand ami » François Sureau et, où le petit Macron, a pu bénéficier d’un professeur très particulier…

Parlons de Macron, qui d’après des chercheurs, et le CNRS, qui a utilisé l’IA pour comparer les discours des chefs d’Etat de la Vème république : excepté Pompidou, devant Mitterrand et De Gaulle, Manu serait celui qui possède le plus de vocabulaire, abusant en plus du superlatif…

Macron, qui n’hésite pas à poser sur Tik Tok avec des rappeurs de banlieue, aime s’amuser avec les mots pour marquer sa supériorité « Ancien régime » : irénisme, outrecuidance, finito, carabistouille, prétérition, thaumaturge, etc… sont quelques exemples issus des fonds du dictionnaire, du vocabulaire macronien, que le distingue de suite d’un « Grand Corps malade »…Le Langage, cher à Lacan, est le miroir de la pensée, et révèle toute l’hypocrisie française, un pays qui reste emprunt de vieilles traditions de classes issues de la Monarchie, tout en te flanquant de l’égalité à tous les coins de rue…Car en France, avec son éducation très élitiste (enfin, jusqu’à Blanker et Pap Ndiaye, mais aujourd’hui, il y a l’anglais qui prend la relève de jadis le latin des médecins, pour te montrer que tu es inférieur), on sait que les français, ces faux socialistes, adorent les classements…et quand, il faut mépriser et humilier partenaire ou employé, la Domination reprend le dessus avec …le langage…

Les temps changent…les filles plus éduquées, maîtrisent mieux le français que les garçons, qui ont du souci à se faire…même si les tests Pisa, montrent que dans les autres matières (sciences, mathématiques, logique…) les français sont assez à la traîne en Europe, l’usage du français pourrait être une hypothèse de ce que Bourdieu a passé sa vie à analyser dans la charge de l’héritage social, qui fragmente notre beau pays…

Tu commences à comprendre pourquoi je n’aime pas beaucoup cette France….car tes origines, malgré tous tes efforts, tu n’y peux rien et ce qui est perdu ne se rattrape jamais !

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Jeff Aérosol

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