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  • Les zombies du clic et du zap

    En traversant la dalle à la Défense vendredi au milieu des tours de nos prestigieuses entreprises françaises, je pensais à Bruno Lussato...il y a un quart de siècle, le brillant Lussato se passionnait dans ses conférences à mettre en garde son public contre les méfaits possibles de l'informatique...l'informatique avec l'arrivée des PC commençait à envahir les entreprises...depuis une bonne dizaine d'années, les 150 000 gugusses, les millions de travailleurs de ce pays passent tous leur journée devant leur écran...aucune activité humaine n'y a échappé, du pilotage d'usine à la planification des ressources humaines, en passant par toutes sortes de trucs...chaque travailleur occidental a son identifiant, ses boites mail, son espace perso, ses favoris, etc....les relations au travail ne se sont pas améliorées au contraire, chacun se vit comme une ressource, une étiquette ou une cellule qu'on déplace sur un écran et sur qui on sait tout ou presque, sa rentabilité, ses frais, ses heures de présence, etc...
    Quand à l'intelligence des métiers, bof, il faut quelques jours pour acquérir le logiciel qui guidera le USER au quotidien ce ne sont pas les analyses, les reports (in english) qui doivent faire illusion...
    Bref, des millions de zombies cliquent chaque jour jusqu'au bout de la nuit...car les cadences n'ont pas diminuées pour autant...
    Quand aux cadres, parlons en, ils vivent sous le régime de la peur, peur de la hiérarchie, peur de manager, peur des résultats, peur de la faute, ah, les pauvres gens...
    Pendant ce temps là, à Educ Nat, sur une autre planète, des profs continuent d'enseigner l'histoire et la Bruyère avec en gros les mêmes méthodes qu'il y a un siècle....des milliers de copies rythment la vie du petit prof, qui ne comprends pas toujours que ses élèves soient de moins en moins attentifs....car les éleves savent intuivement que ces cours sont d'une autre époque....eux aussi voudraient cliquer toute la journée....
    Le WE, pour se refaire, toute notre société se presse pour voir Nathalie Baye parler de ses histoires de cul ou essaie de revivre comme au bon vieux temps (cher au succès des ch'tis)....
    Alors, pas étonnant que la pauvreté envahit notre monde....
    C'est la loi de la valeur ajoutée...quand la valeur ajoutée produite est trop faible, les prix baissent...et la valeur ajoutée intellectuelle qu'il faut pour taper sur un clavier des ordres n'est au fond pas très elevée...quand à la valeur ajoutée des enseignants, je vous laisse répondre....