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  • Le temps et la vie

    Le sublime effort du prolétariat international, c’est de récompenser tous les peuples par l’universelle justice sociale…./// A mesure que ce développent chez les peuples et les individus la démocratie et la raison, l’histoire est dispensée de recourir à la violence. Que le suffrage universel s’affirme et s’éclaire ; qu’une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles et développe l’habitude de la réflexion /// Que le prolétariat s’organise et se groupe selon la loi toujours plus équitable et plus large ; et la grande transformation sociale qui doit libérer les hommes de la propriété oligarchique, s’accomplira sans les violences, qu’il y a cent ans, ensanglantèrent la révolution.


    Ainsi parlait le grand Jaurès, dans ses meetings au tout début du siècle, alors que l’éducation est souvent encore réalisée par des frères, des congrégations, des sœurs et qu’il faut batailler pour installer partout et pour tous, l’école laïque, prônée par Ferry…
    Pourtant, dans de petites villes de Province, la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 va désorganiser un système fragile et condamner des milliers d’élèves à une éducation au rabais, le temps que la laïcité se mette en place.
    Dans les usines, où la journée est de dix heures pour les ouvriers, avec des conditions de vie précaires et un encadrement souvent un peu féodal, Jaurès va appeler à la grève générale, en particulier, en mars 1906, où un coup de grisou fait plus de 1000 morts dans les mines de Courrières et déclenche un soulèvement dans toute la région. Clemenceau, alors Ministre de l’Intérieur, se rend à Lens pour essayer de calmer les esprits qui réclament entres autres, la journée de 8 heures. Craignant que le mouvement ne fasse tache d’huile, il envoie la troupe, marquant le début du divorce entre le Tigre et la gauche socialiste, révolutionnaire et syndicaliste.

    Les affrontements entre Jaurès et Clemenceau sont violents : « Vous êtes la contradiction vivante, vous êtes nécessairement la guerre civile » et Clemenceau de répliquer « Il prêche la paix universelle et provoque la guerre civile, la marque principale de son éloquence, c’est qu’elle est toujours au futur »

    Il faut de beaux discours…mais la réalité brise aussi souvent les beaux discours, qui peuvent même devenir temporairement dangereux ou contre productifs…
    Un siècle plus tard, rien n’a changé...il faut toujours garder cela à l’esprit et savoir prendre du recul.