Oublions quelques instants Poutine, ses mensonges, son autocratie, ses palais, sa fortune, et regardons-nous, l’Occident, regardons ce que toute cette histoire nous révèle sur nous même et sur le vide qui nous envahit chaque jour davantage.
Arrêtons-nous sur nos postures guerrières, absurdes, où il faut faire rentrer dans le rang à grands coups de milliards et d’armes livrés à l’Ukraine, les vilains petits canards qui remettent en cause la démocratie et font monter les prix de l’énergie….Car la force du Kremlin est dans l’image d’antéchrist qu’il nous renvoie, ce monstre qui sauvera ou fera périr l’humanité au nom de la justice, d’un idéal métaphysique, qui se veut plus grand que nos bassesses humaines, où la consommation détruit tout, à commencer par le couple, réduit à des conflits permanents de pouvoir pour les vacances, l’alimentation, l’habitat, les loisirs…voire la jouissance sexuelle…
Nos sociétés obsédées par la laïcité, la liberté, l’égalité, ne seraient plus que des guerres pour le Bien Être, le genre, le plaisir féminin vs le plaisir masculin, comme le révèle les délires de Sandrine Rousseau, dont Virginie Despentes pourrait nous dire « qu’elle est aussi conne que les mecs »…
Voici ce que disait Cyril, le patriarche orthodoxe, le mentor de Vladimir Vladimirovitch, dans l’un de ses sermons dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou, il y a quelques mois :
« Nous ne condamnons personne, nous n’invitons personne à monter sur la croix, nous nous disons simplement : nous sommes fidèles à la Parole de Dieu, nous serons fidèles à la parole de Dieu, nous serons fidèles à sa loi, nous serons fidèles à la loi de l’amour et de la justice, et si nous voyons des violations de cette loi, nous ne supporterons jamais ceux qui détruisent cette loi, en effaçant la ligne de démarcation entre la sainteté et le péché, et surtout ceux qui promeuvent le péché comme modèle, ou comme modèle de comportement humain ».
Dans son dernier « prêche » de vendredi, Poutine, qu’il faut voir comme le bras armé d’une certaine vision de Dieu, est revenu sur ce qui est pour lui le péché : l’homosexualité, le féminisme, l’individualisme, le profit, le pillage des ressources aux pays les plus pauvres, il aurait pu ajouter l’ayant déjà évoqué, le transhumanisme, la mondialisation, le marché tout puissant, la dégradation de la planète, la perte des identités, etc…
C’est là qu’il est dangereux, c’est là que nos armes, nos discours belliqueux, ne servent qu’à rentrer dans son jeu, car ce n’est pas seulement une guerre de civilisation à laquelle nous sommes confrontés, c’est aussi une guerre sur le sens de la vie… avec en arrière plan, une remise en cause profonde de nos comportements, de l’amour entre les êtres, de nos modèles éducatifs, de nos engagements, de nos choix technologiques, de notre vision du progrès….Oui, je le répète, nous devons comprendre que son combat a quelque chose de messianique, de manipulatoire, de déstabilisateur, qu’il soit condamnable, meurtrier, violent, maladroit ou pas, car il a choisi ce qu’il y a de pire comme rôle, il joue l’incarnation de la Bête, qui voudrait provoquer la fin des Temps.
Image : Novaya Gazeta Europe