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intermittent

  • La culture, quelle culture ?

    « La culture est notre pétrole », c’est l’une des nombreuses conneries que Jean Michel Ribes a déclaré, suite au conflit des intermittents du spectacle, car le pétrole, ça rapporte, or les spectacles vivants, ça coûte surtout du fric, entre les subventions et leur régime… « on se bat autant pour vous que pour nous », dit un représentant syndical, pour maintenir des festivals menacés…et les Lang, les Filoche, les Py en remettent une louche, qu’on rediffuse en boucle à la télévision…parfois, on se demande d’ailleurs si ces célébrités connaissent le texte de loi proposé, comme Podalydes hier soir sur le plateau de Canal +, qui a employé des arguments qui ne lui font pas honneur, tant ils étaient contestables par un journaliste qui aurait bien fait boulot…mais personne n’a réagit…tous unis dans la contestation…et la bêtise, devenues les  premières valeurs de ce pays, qui va finir d'engloutir le peu de richesse qui nous reste dans une politique de la ville scandaleuse d'irresponsabilité.

    Quand est ce que, là encore, on va grandir dans ce territoire de fous furieux, d’amateurs et de clowns…Plesnel nous remet le couplet de l’intermittent qui serait un  modèle d’emploi du futur, un emploi par projets…Bravo, Mr Plesnel, cela est vrai que l’emploi à la carte, hyper flexible pourrait bien  se généraliser, sauf que si c’est pour revenir aux journaliers de nos grands-mères, pas terrible…ce genre de métier est possible, mais pas sur le dos de la collectivité et avec un peu de contraintes, il faut un peu de bon sens et de rigueur ….il y a bien trop de fiches de branquignols et de bougres non qualifiés, dans les bacs des agences chômage du spectacle, mais comme on ne sait pas quoi leur offrir d'autre comme boulot, dans cette France qui ne sait plus créer de travail, tout le monde se tait...car un intermittent, c’est surtout un précaire, qui fait souvent fausse route dans son métier, un type qui va passer sa vie à galérer et à se trainer de déprime en déprime, qui va combler ses ressources en travaillant au noir, tant son emploi sera peu rémunérateur au service d’une « culture » faite de pseudos œuvres culturelles : concerts qui ressemblent souvent trop  à un band d’amateurs, spectacles vivants faits  de bricoles mal écrites, voire de pièces classiques dégradées, mal montées ou mal jouées, chorégraphies de patronage, rôles dans des sous séries,  techniciens peu compétents, etc…. Il y a là dedans trop de petits jobs qui servent surtout à créer de l’activité de bas niveau et qui pénalisent les bons professionnels, les bons comédiens, avec une réforme qui va effectivement les punir (c’est toujours les meilleurs qui doivent payer dans ce pays)  et tout cela, en prime sur le compte des cotisations du privé…ben, tiens, vas y bonhomme…je passe sur le budget du Ministère de la Culture, qu'on détourne au profit du spectacle dit vivant, au détriment du reste qui lui rapporte plusieurs milliards, mais perd du terrain et avec un patrimoine qu'on n'entretient plus...comme la dette, comme la SNCF, avec ses déficits et ses voies non entretenues...

    A l’étranger, les français sont souvent considérés comme des gens qui n’ont pas de culture, je veux dire pas de culture internationale, car la plupart de nos pièces de théâtre sont de la soupe, la plupart des films produits dont on nous rabat les oreilles, sont inexportables, tellement ils séduisent peu un public étranger, qui sait lui aussi avoir ses artistes de rue, des rues bien souvent plus animées que sur l’hexagone…va un samedi à Berlin, à Anvers, à Copenhague et compare à Paris, une ville où l’insécurité est telle qu’on n’ose plus faire de trop gros rassemblements festifs…on nous cite toujours les 20% de perles produites par la France, mais il y a 80 % de productions qui ne devraient pas voir le jour,  et qui « cultivent » le plus grand nombre dans le minable, souvent des scolaires d’ailleurs qu’on traine de force à la salle du coin…car ces pièces  n’attirent pas de public…alors, pourquoi faire marcher tout cela à perte ? Parce qu’on a rentré dans la tête des gens que c’était mieux quand ce n’était pas rentable…. Quand ce n’était pas dans la logique capitaliste…arrêtons de nous enfermer dans ces valeurs de médiocrité....bien sûr, parler de qualité et de rentabilité fait de suite de vous un extrémiste, un type pas social…mais c’est social de vivre avec 7000 € par an (avec 507 d’heures de travail, soit moins de 43 heures par mois), le premier plafond d’indemnisation des intermittents ? Je passe sur les nombreuses magouilles des employeurs qui se servent de ce statut bâtard, pour masquer des emplois qui ne devraient pas rentrer dans la catégorie…comment faire comprendre au plus grand nombre qu’il faut cesser de toujours mettre en lumière ce qui est pauvre, et arrêter d’admirer  un artiste qui doit souffrir parce que c’est bohème …et que tous ceux qui nous bassinent avec la solidarité sont souvent bien petits dans leur costume de scène… vraiment, on n’est pas très cultivé en France…

    Nota : D'après l'Observatoire des Métiers du Spectacle Vivant, près de la moitié des musiciens (l'effectif le plus important des intermittents) feraient....moins de 48 h par an.

     

    intermittent,grève