Je suis né à Montreuil, un lieu symbolique qui l'est toujours un peu : Bové s'y déclare, Voynet y habite, Ségo. devrait y présenter son programme le 11.
Je me sens comme ce personnage du dernier roman de Weizman, parti faire sa vie en Amérique et qui revient à Bobigny ou il est né pour affaires, j'ai envie d'hurler, je ne comprends pas.
La culture communiste et le catholicisme social ont laissé des sacrés traces : dégout de l'argent, le pauvre est toujours un peu meilleur, goût du déclin, pression du collectif, nostalgie des réunions dans des salles blafardes où l'on se finit au jus d'orange Leader Price et aux cacahuètes dans les assiettes en carton...
J'en arrive à aspirer à faire péter le champagne si la gauche ne l'emporte pas...
Pourtant, les larmes me mouillent les yeux en écrivant ces lignes...le souvenir d'une petite fille russe riant aux éclats me revient comme une madeleine de Proust...alors que je visitais la Russie, je lui avais acheté un dessous de plat, elle ne s'y attendait pas, son rire m'illumine encore...une communion inattendue...un instant de liberté, la liberté que j'aime par dessus tout pour moi et pour les autres.
On n'oublie jamais rien, on peut détester ses racines, elles ne vous quittent jamais...ca fait encore plus mal.
Image : Les Fontaines de Sang à Moscou ...pour se souvenir des dizaines de millions de morts du communisme.