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Les recettes à la papa

Droite et gauche seraient unis pour défendre les libraires face à Amazon, le vilain géant américain qui fait marner des esclaves dans ces immenses entrepôts pour livrer, sans frais de port jusqu’à présent, à peu près tout ce qui peut vous passer par la tête….

La gauche nous explique qu’il faut faire travailler le petit libraire de quartier, car il faut que les gens retrouvent le plaisir de feuilleter les livres, bref qu’ils arrêtent de se comporter en consommateur.

Pourquoi pas….sauf que tout est bidon la dedans…à moins que ces politiques et ces journalistes bien intentionnés, habitent Saint Germain des Prés, où effectivement on peut encore trouver des librairies spécialisées, avec des perles qui trainent dans les rayons. Mais cette belle image d’Epinal n’est pas celle qui correspond au libraire de quartier ou de ville moyenne, astreint, par des centrales d’achat, utilisant  les règles les plus consuméristes du marketing, à distribuer les meilleures ventes à la mode, genre Marc Levy ou Amélie Nothomb*. Imaginez que vous vouliez lire la Recherche de Proust….votre libraire de quartier, si gentil et si dynamique soit-il, avec thé le jeudi après midi et animation périodique, pour promouvoir le dernier PPDA, vous demandera au mieux une semaine pour le recevoir après commande… chez Amazon, c’est disponible de suite et au pire, vous l’avez sous 48 h (lié au délai de la Poste), y compris des perles quasi introuvables… car les livres qui sont en rayon de la librairie de quartier, sont ceux qui respectent les lois du merchandising (ceux qu’on a intérêt à vous vendre, pour un public un peu rasé par les impôts et qui lit de moins en moins, en dehors du Vème Arrt, très gauche caviar).

Le reflexe franchouillard très années 70, style anti ouverture des Castorama le Jour du Seigneur (rires) ou Monoprix après 21 H (mon fils qui travaille à l’hosto et qui avait l’habitude de faire ses courses à 21H15, en sortant du boulot, devra se brosser), a encore frappé. Car si on achète chez Amazon, et je suis le premier à le faire, c’est que les français, à commencer par les libraires, ont été incapables de monter un service internet qui fonctionne. C’est vrai que les écolos qui rêvent de décroissance (on m’expliquera comment on résorbe le chômage), prônent le retour du feu de bois et encouragent les échanges par vide-grenier. C’est une bonne idée…les gens sont si pauvres, qu’on arrive à trouver des livres d’histoire ou de littérature quasi neufs,  à 1 € dans les brocantes….pauvre France, on n’est pas sorti de la merde…vous me direz, c’est comme cela dans tous les pays….c’est vrai que la mondialisation ne fait pas de cadeau aux failles de tous les systèmes, quel qu’ils soient, mais en France, on en rajoute une couche, en cherchant à appliquer des recettes totalement démodées…mais si seulement, on avait dans ce pays le courage d’en parler au lieu de se gargariser avec des modèles qui ont trente ans et qui révèlent, une fois de plus, que la France est un vieux vieux pays, qui par ses croyances et ses dogmes, est en train de désespérer la jeunesse et de l’enfermer dans une spirale suicidaire.

Qu'on demande à Amazon d'assouplir ses conditions de travail, pourquoi pas...maintenant, faut arrêter de déconner, la crise et les ponctions fiscales sur le pouvoir d'achat ne feront pas redémarrer un secteur déjà moribond...après on peut aussi se demander pourquoi on lit de moins en moins : qualité des auteurs (français), éducation, internet, etc...

 

* Le libraire de mon quartier m'a même expliqué, que je ne pouvais pas lui commander de Hors Séries ou de journaux sortant du panel distribué habituellement sur son point de vente, la presse étant livrée en fonction des habitudes des consommateurs, de leurs intérêts et de leur niveau d'achat .

 

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