Retour en Province et nouvelle plongée dans l’univers bo-broc : bourgeoisie brocante, une petite bourgeoisie sans grands moyens financiers, très présente dans notre beau pays, qui se recrute beaucoup parmi les fonctionnaires et les travailleurs du médico-social : bon niveau d’études, mais sans excès (c’est ce qui va la différencier des vrais bobos, à mes yeux, les over BAC+5, plus parisien, plus précieux et plus friqués aussi), revenus ne permettant pas de folies à l’opéra ou chez Michel Bras (le restau pas donné où déjeunait Hollande hier midi) et de s’offrir une montre Cartier, en particulier pour les retraités de ces CSP, revendiquant la vie en tribu (entre soi,les belles personnes), la proximité, la fête des voisins, militant pour l’écologie et le panier bio du cultivateur tout proche, les spectacles gratuits, l’exception culturelle avec Fanny Ardent tant vantée par Delerm, leurs idoles (le père et le fils), les téléchargements pirate de films sur internet. Pourquoi pas ? Sauf que ces bobrocs ont rayé en général l’entreprise, les marques (beuhhhh), la mondialisation (qu’ils connaissent surtout à travers les débats rencontres internationales, organisées au cinéma indépendant ou à la librairie alternative du coin), au profit des échanges de services, recréant un marché parallèle, sans argent ou moins cher, interdisant du coup tout investissement, toute vie nécessaire aux boites privées, condamnées à fermer, ou à avoir des marges si faibles qu’elles ne peuvent plus se développer et faire un peu de R et D…cette France là, qui se dit cultivée, mais méconnaît tout ou presque tout de la culture européenne et voit l’économie comme une maladie honteuse, tire le pays vers le bas…
C’est le passage de Delanoê à Hidalgo, du bobo à la bobroc, de l’art contemporain au vide grenier, qui veut rendre piétonnière toute les places de Paris, qui deviendront surtout des lieux de manif et de revendication de toutes les minorités, Hidalgo, dont la politique laisse déjà entrevoir une dérive inquiétante de la capitale vers l’insécurité, risquant fort de faire fuir tous les touristes…car, et c’est là, la particularité principale des bobrocs, qui en fait une catégorie dangereuse, c’est qu’elle nie la réalité, les marchés internationaux, vivant souvent tranquille en pavillon, en Province ou à la campagne, loin de Marseille Nord et de ses règlements de comptes, de Saint Denis et ses zones de non droit. Les bo-brocs disent qu’ils sont la vraie gauche, celle qui a voté Hollande et qui trouve qu’il est trop technocrate, trop à droite et qu’il n’écoute pas le peuple…le problème ? Ils sont nombreux, les bobrocs, très nombreux…. et plutôt que de les stigmatiser, on peut se poser la question à propos de cette France paupérisée, au pouvoir d’achat limité : comment la mettre à niveau, avant qu’elle ne nous emmène tous au fond du fond
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