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Le mal français

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Les français n’aiment pas Hollande ? Pourtant, qu’est ce qu’il leur ressemble, c’est de loin le plus beau miroir de la pensée dominante dans ce pays : unité de façade, procrastination, double langage, manipulation, mensonge, arrogance franchouillarde, etc…ce miroir doit être trop dur à supporter, on préfère le haïr, c’est bien connu…

Explications à travers deux exemples, empruntés à l’actualité et à la manière dont notre presse traite de l’information.

La Grèce…oui, j’adore, j’adore parce que c’est un extraordinaire révélateur de nos malaises européens…La France est globalement dans le même état d’esprit que Moscovici, qui fait la une de Ta Néa (photo ci-dessus), journal grec du centre, qui semble douter du bonhomme et qui titre sur le  « Le compromis a évité une crise immédiate », accompagné d’une photo de notre énarque aux anges, tant la lettre du Gouvernement Grec le réjouit….

Et pourtant….pourtant, comme le souligne le Frankfurter, la dette continue de croitre, alors que rien n’est décidé à ce sujet et les allemands, un peu déprimés par l'état d'esprit de leurs voisins et qui n’espèrent pas grand-chose de bon, se préparent déjà au plan de sauvetage à suivre, s’interrogeant sur le « jusqu’où ? »….

Il faut lire la lettre de six pages de Varoufakis, disponible en anglais sur le site de Reuter, pour comprendre qu’on a surtout cherché une synthèse politique gagnant-gagnant, mais dont pas grand monde ne croit à des effets positifs…

L’essentiel de la lettre porte sur des réformes de la Fonction Publique et de l’Administration Fiscale…on va faire payer les impôts aux riches…tu parles Charles, les vrais riches, ils ont déjà quitté le port du Pirée depuis longtemps…quant aux réformes de l’administration, on connait et on sait à quelle vitesse ça va, certes on ne parle plus d'augmentation de salaires et de recrutement massif de fonctionnaires…et surtout, on évite l’humiliation médiatique (pour aujourd'hui) d’un pays acculé à une régression tragique et on promet aux plus déshérités de ne pas couper le courant et on distribuera peut être des coupons alimentaires, mais tout cela est aussi vague que ma note …ne choquons personne et ne parlons surtout pas des choses qui fâchent…pas sûr du tout que cela passe côté du peuple grec !

 Comme le souligne encore le Frankfurter, en Europe du sud (Portugal, Espagne, Italie et France), on soutient globalement Syriza, sans trop chercher à comprendre (ils sont sympathiques et surtout, ils sont rebelles face aux technocrates de l’UE et puis, ils contestent le libéralisme…)

Bien sûr qu’il y a des choses très pertinentes  dans les analyses de Varoufakis, qui font réfléchir la plupart des pays du nord, mais chez nous, museau, unité, unité, pas de vagues, laissons faire les schleus…

On préfère parler de Charlie…tiens à ce propos, hier sur Canal +, la petite famille se réjouissait  sur le fait que la France avait inventé le concept « Nous sommes Charlie », repris dans le monde entier…

Faux, la première fois que ce type de message a été utilisé, c'était Place Tahrir, lors de la révolution du 25 janvier 2011, où de nombreux panneaux arboraient « Chrétiens et musulmans, nous sommes tous des égyptiens »…ce qui au passage, était beaucoup plus fort que notre Charlie…j’avais repris ce message sur Twitter à l’époque, proposant d’en faire un badge…personne n’a suivi …peu importe, mais qu’on ne me dise pas aujourd’hui que le concept vient de France

…enfin…on ne refera pas la culture de ce pays…

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