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Merkel et Anne Will

 

Angela Merkel était l’invitée d’Anne Will sur la première chaine du service public allemand hier soir. C’est un talk show très regardé Outre Rhin (3,5 millions de téléspectateurs ont vu l'émission) et la Chancelière était venue répondre aux questions de la présentatrice vedette, une sorte de mélange d’Anne Sinclair et de Christine Okrent du bon vieux temps.

D’après la presse allemande, Merkel est apparue assez différente qu’à son habitude, énergique, déterminée, vive et ferme, face à la journaliste un peu plus en retrait que chaque semaine.

La Chancelière a vanté le grand pays, fort, très aimé dans le monde, martelant à nouveau son « on peut le faire, on doit le faire ». La fille de pasteur a parlé du cœur, de protestantisme et d’humanité.

Bien sûr, la réalisation avait prévu des séquences avec des reportages dans des camps ou des gymnases saturés, donnant la parole à des bénévoles  épuisés,  des politiques inquiets voire opposés à cette politique.  Merkel a répondu qu’elle savait tout cela, qu’elle connaissait la situation critique, qu’elle était en contact chaque jour avec les Landers et les ministres concernés (évoquant son soutien sans faille à De Maizières, dont beaucoup demandent la démission) , affirmant qu’elle avait un plan : procédures ordonnées d'admission, décisions rapides, améliorations dans les camps de réfugiés au Moyen-Orient, consultation étroite avec de l'argent prévu pour la Turquie, qui doit être considéré comme un pays d'origine sûr, avec qui il faut travailler étroitement, etc..

Pourtant, pas évident qu’elle ait convaincu, la presse souligne une sorte de jeu politique passant beaucoup de choses sous silence, car s'il est indiscutable qu’elle a raison sur le fond et sur le plan des valeurs,  pas sûr néanmoins, qu’elle soit très réaliste, semblant un peu trop sûre d’elle et des capacités d'adhésion de son peuple, où tout le monde ne roule pas sur l'or, avec une administration pas si performante que cela même si on recrute,  et où les inégalités sont déjà très fortes (pour masquer peut être une décision dont elle n’avait pas mesuré la portée)….et puis, son champ d'action véritable est assez faible, tant à l'UE où elle n'est pas vraiment suivie que sur la limitation des migrants finalement très difficile à réguler....l’arrogance française de l'ère Mitterrand, qui nous a conduit à ce pitoyable euro dont on ne sait plus se dépêtrer, serait-elle devenue allemande ?

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